Le poète
— Femme ! c'est par mes vers que tu deviens déesse ;
Ils couronnent ton front d'un prestige vainqueur.

La femme
— Poète ! et c'est pourquoi, de ta voix qui caresse,
Nul écho n'a vibré mieux qu'en mon cœur !

Peines partagées...

 
Hourrah !
Mes tempes ruissellent,
Mes yeux étincellent.
Mes jambes chancellent.

Hourrah !
L’ivresse s’augmente,
La bière écumante
Dans les brocs fermente.

Hourrah !
Près de moi tout roule,
Et le vent enroule
Le plafond...

 
LE JEUNE CHACTAS.

Viens, nakfè taloa, viens dans mon Territoire,
Dans l’Ultima Thulé, construire un oratoire ;
Parmi les Chérokis, les Criks, les Chîkassas,
Au milieu des Chactas qui bordent l’Arkansas,
Viens nakfé taloa ;...

Semper honos, nomenque tuum, laudesque manebunt.
V.

I.

Poète, qui chanta le lac au frais rivage,
Aux flots berçant Elvire avec des bruits charmants,
Tes vers mélodieux trouveront d'âge en âge
Des échos attendris dans le cœur des...

L’heure a sonné : j’ai vu s’enfuir la charmeresse
Qui couronne l’amour et chante les vingt ans,
Qui suspend des rayons à ses cheveux flottants,
Et qui m’a dit adieu pour dernière caresse.

J’ai suivi trop souvent la pâle chasseresse
Sous les pampres brûlés, dans les...

 

Le Poète sentant son âme ouvrir ses ailes
         Pour s’envoler enfin,
S’enchantait de gravir les cimes éternelles
         Et de n’avoir plus faim.

Des souvenirs confus et des heures fanées
         Où l’espoir avait lui,
Comme des compagnons de...

 
LE POÈTE.

Seul avec l’Idéal et seul avec la Muse,
Virginale ermitesse, extatique recluse,
Loin de la foule hostile, oh ! qu’il est doux d’errer !
Dans les forêts de Dieu, qu’il est doux de prier !
Qu’il est doux d’écouter la harpe universelle,
L’océan...

Nous sommes les anges que l’on ne peut pas voir
parce que notre corps est en air et dans l’air.
Nous pleurons de joie sur les mendiants amers
quant pleut sur eux la pluie douce des sous verts et noirs.
Nous ne connaissons pas les noms propres célèbres,
car que nous...

 
L’enfant-poète, au seuil de ses jours, entendit
Une voix frémissante et sombre qui lui dit :

« Tu souffriras ! Ta mère en larmes va maudire
La nuit où son amour a conçu son martyre,
Quand elle te verra, déjà pâle et rêveur,
Mordre en pleurant son sein comme...

 
    Je voile avec dédain le trésor qui me reste…
    Mon orgueil de poète est en moi comme un mal
    Tenace, suraigu, dominant, animal…
    Car l’orgueil du poète est terrible et funeste…

    Quand la foule amassait la farine et le mil,
    Mon orgueil m’...