Le Parnasse contemporain/1866/Épithaphe du poète

L’heure a sonné : j’ai vu s’enfuir la charmeresse
Qui couronne l’amour et chante les vingt ans,
Qui suspend des rayons à ses cheveux flottants,
Et qui m’a dit adieu pour dernière caresse.

J’ai suivi trop souvent la pâle chasseresse
Sous les pampres brûlés, dans les bois irritants.
Les folles passions ont dévoré mon temps,
Cher temps perdu ! Regrets d’une âme pécheresse

La coupe est épuisée et j’en ai vu le fond :
J’ai répandu mon cœur en larmes comme en fêtes ;
Passions, passions, vos vendanges sont faites !

Voici la mort qui vient. Dans l’abîme profond
Je descends ; mais je crois à nos métamorphoses.
Tu me réveilleras, Aurore aux doigts de roses.

Collection: 
1971

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  • L’heure a sonné : j’ai vu s’enfuir la charmeresse
    Qui couronne l’amour et chante les vingt ans,
    Qui suspend des rayons à ses cheveux flottants,
    Et qui m’a dit adieu pour dernière caresse.

    J’ai suivi trop souvent la pâle chasseresse
    Sous les pampres brûlés, dans les...