Quand l’immémoriale antiquité des jours
Commençait pour ce globe et ses vides séjours,
L’obscure volonté selon qui la matière
Se ruait à remplir sa destinée entière
Faisait sur le désert universel des eaux
Voguer des continents comme de grands vaisseaux ;
Et, la nuit, sous l’œil clair des récentes étoiles,
Les forêts s’emplissaient de vent, comme des...
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Et je t’attends en ce café,
Comme je le fis en tant d’autres,
Comme je le ferais, en outre,
Pour tout le bien que tu me fais.Tu sais, parbleu ! que cela m’est
Égal aussi bien que possible :
Car, mon cœur, il n’est telles cibles...
Témoin les belles que j’aimais...Et ce ne m’est plus un lapin
Que tu me poses, sale rosse,
C’est un... -
Une minute encor, madame, et cette année,
Commencée avec vous, avec vous terminée,
Ne sera plus qu’un souvenir.
Minuit ! voilà son glas que la pendule sonne,
Elle s’en est allée en un lieu d’où personne
Ne peut la faire revenir.Quelque part, loin, bien loin, par delà les étoiles,
Dans un pays sans nom, ombreux et plein de voiles... -
Chapelets, bruits de pas, accès de toux, murmures...
Des légions d'ave s'en vont heurter au ciel.
L'orgue joue en sourdine un antique noël
Et le peuple, tout bas, répète les mesures.
Ils reviennent couverts de nouvelles blessures
Ceux qui de l'an dernier espéraient tant de miel,
Et gagnés par la crèche, offrent à l'Eternel
L'encens de leur espoir en ses... -
La pendule, sonnant minuit,
Ironiquement nous engage
A nous rappeler quel usage
Nous fîmes du jour qui s'enfuit :
- Aujourd'hui, date fatidique,
Vendredi, treize, nous avons,
Malgré tout ce que nous savons,
Mené le train d'un hérétique ;
Nous avons blasphémé Jésus,
Des Dieux le plus incontestable !
Comme un parasite à la table
De... -
Sur la sombre minuit qu'une liqueur miellée
Avait sillé mes yeux d'un paresseux sommeil,
Le Songe me fit voir en funeste appareil
La Mort d'un long linceul piteusement voilée.
Ce songe me dura tant que l'Aube emperlée
D'un éclat d'orient ramenât le soleil,
Et que devers les cieux à mon triste réveil
Cette prière fît mon âme désolée :
"... -
La pâle nuit d'automne
De ténèbres couronne
Le front gris du manoir ;
Morne et silencieuse,
L'ombre s'assied, rêveuse,
Sous le vieux sapin noir.
Au firmament ses voiles
Sont parsemés d'étoiles
Dont le regard changeant,
Sur la nappe des ondes,
Répand en gerbes blondes
Ses paillettes d'argent.
Dans le ciel en silence
La... -
Dalles au fond des lointains clairs et lacs d'opales,
Pendant les grands hivers, lorsque les nuits sont pâles
Et qu'un autel de froid s'éclaire au choeur des neiges !
Le gel se râpe en givre ardent à travers branches,
Le gel ! - et de grandes ailes qui volent blanches
Font d'interminables et suppliants cortèges
Sur fond de ciel, là-bas, où les minuits...