• C’était au temps abstrait de Seul : futur, l’objet
    S’essayait vers la ligne où le vœu sera chose ;
    L’âme, aux ailes de plan ouvertes pour le jet,
    Aspirait à l’argile en le gré de la Cause.

    Or Seul, hanté par l’odorance du Jardin
    Prêt à jaillir des hauts sillons de sa pensée,
    Vit se cabrer devant son mystère, soudain,
    Le saisissable éclat d’une Flamme...

  • La chevelure vol d’une flamme à l’extrême
    Occident de désirs pour la tout déployer
    Se pose (je dirais mourir un diadème)
    Vers le front couronné son ancien foyer

    Mais sans or soupirer que cette vive nue
    L’ignition du feu toujours intérieur
    Originellement la seule continue
    Dans le joyau de l’œil véridique ou rieur

    Une nudité de héros tendre...

  •  

    Oui ! j’ai changé souvent de maîtresse et d’amours,
    Mais, chaque fois, j’ai cru que c’était pour toujours ;
    Et, jusqu’à l’âge mûr, j’ai connu la misère
    De me duper moi-même, en me croyant sincère.
    Ah ! dans cette heure exquise où le désir naissant
    Et les parfums d’avril troublent l’adolescent,
    Heureux, heureux celui qui résout le problème
    De n...

  • Sonnet

    L'autre jour inspiré d'une divine flamme,
    J'entrai dedans un temple, où tout religieux,
    Examinant de près mes actes vicieux,
    Un repentir profond fit soupirer mon âme.

    Tandis qu'à mon secours tous les Dieux je réclame,
    Je vois venir Phyllis : quand j'aperçus ses yeux,
    Je m'écriai tout haut : ce sont ici mes Dieux,
    Ce Temple, et...

  • Du triste coeur vouldrois la flamme estaindre,
    De l'estomac les flesches arracher,
    Et de mon col le lien destacher,
    Qui tant m'ont peu brusler, poindre et estraindre ;

    Puis l'ung de glace et l'aultre de roc ceindre,
    Le tiers de fer apris à bien trencher,
    Pour amortir, repousser et hascher
    Foeuz, dardz et neuds, sans plus les debvoir craindre....

  • Puisqu'il faut désormais que j'éteigne ma flamme,
    Seul et cruel remède, avec l'eau de mes pleurs,
    Et que pour m'arracher les épines de l'âme
    Je m'ôte aussi du coeur les roses et les fleurs,

    Sortez de mon esprit, pensers pleins de délices,
    Cher et doux entretien dont l'état est changé,
    Qu'un injuste mépris convertit en supplices,
    Je vous ouvre la...

  • Dans le serein de sa jumelle flamme
    Je vis Amour, qui son arc débandait,
    Et sur mon coeur le brandon épandait,
    Qui des plus froids les moelles enflamme.

    Puis çà puis là près les yeux de ma dame
    Entre cent fleurs un rets d'or me tendait,
    Qui tout crépu blondement descendait
    A flots ondés pour enlacer mon âme.

    Qu'eussé-je fait ? l'Archer était...

  • Où donc est la clarté ? Cieux, où donc est la flamme ?
    Où donc est la lumière éternelle de l'âme ?
    Où donc est le regard joyeux qui voit toujours ?

    Depuis qu'en proie aux deuils, aux luttes, aux amours,
    Plaignant parfois l'heureux plus que le misérable,
    Je traverse, pensif, la vie impénétrable,
    J'ai sans cesse vu l'heure, en tournant pas à pas,
    ...

  • Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée,
    Osant souiller au lict la place maternelle
    Scylle jadis tondant la teste paternelle,
    Avoit bien l'amour vraye en trahison changée.

    Arachne ayant des Arts la Deesse outragée,
    Enfloit bien son gros fiel d'une fierté rebelle :
    Gorgon s'horrible bien quand sa teste tant belle
    Se vit de noirs serpens en lieu de poil...

  • Une amoureuse flamme
    Consume mes beaux jours ;
    Ah ! la paix de mon âme
    A donc fui pour toujours !

    Son départ, son absence
    Sont pour moi le cercueil ;
    Et loin de sa présence
    Tout me paraît en deuil.

    Alors, ma pauvre tête
    Se dérange bientôt ;
    Mon faible esprit s'arrête,
    Puis se glace aussitôt.

    Une amoureuse...