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    Voilà le soleil qui décline ;
    Le jour s’est déjà retiré
    Du ravin et de la colline ;
    Le grand mont seul reste éclairé.

    L’ombre a noirci la plaine entière,
    Tout le pays d’où je reviens,
    L’étang, le clocher, la chaumière,
    Tout lieu cher dont je me souviens,

    Les nids épars de mes colombes,
    Mes verts sentiers près du ruisseau,
    Le...

  • Le soleil sur les monts s’écroule,
    S’empourpre, et, graduellement,
    Rétrécit son rayonnement,
    Toujours plus se ramasse en boule.

    Sa grande âme presque exhalée,
    De ses derniers soupirs de feu
    Rougit la côte et le milieu
    De la solitaire vallée.

    Et quand il s’éteint, descendu
    Sur un roc lierreux et fendu,
    Taché de noir comme les marbres...

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    C’était sous l’équateur. Dans la vague apaisé
    Le char des jours plongeait ses flamboyants essieux,
    Et la nuit, s’avançant sur la voie embrasée,
    D’ombre et de paix sereine enveloppait les cieux.

    Les étoiles s’ouvraient sous un souffle invisible,
    Et brillaient, fleurs de feu, dans un ciel étouffant.
    L’Océan, dans son lit tiède, immense, paisible,...

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    Si j’ose comparer le déclin de ma vie
    À ton coucher sublime, ô Soleil ! je t’envie.
    Ta gloire peut sombrer, le retour en est sûr :
    Elle renaît immense avec l’immense azur.
    De ton sanglant linceul tout le ciel se colore,
    Et le regard funèbre où luit ton dernier feu,
    Ce regard sombre et doux, dont tu couves encore
    Le lys que ta ferveur a fait...

  •                             Regarde : plus de feux, plus de bruit. Tout se tait.
                                La lune tout à l'heure à l’horizon montait,
                                Tandis que tu parlais.
                                                            VICTOR HUGO

    Couchez-vous, petit...


  • ...

  • (risette)

    Le plaisir te fut dur, mais le mal est facile
    Laisse-le venir à son jour.
    A la Muse camarde on ne fait plus d'idylle ;
    On s'en va sans l'Ange - à son tour -

    Ton drap connaît ta plaie, et ton mouchoir ta bile ;
    Chante, mais ne fais pas le four
    D'aller sur le trottoir quêter dans ta sébile,
    Un sou de dégoût ou d'amour.

    Tu...

  • Si j'ose comparer le déclin de ma vie
    A ton coucher sublime, ô Soleil ! je t'envie.
    Ta gloire peut sombrer, le retour en est sûr :
    Elle renaît immense avec l'immense azur.
    De ton sanglant linceul tout le ciel se colore,
    Et le regard funèbre où luit ton dernier feu,
    Ce regard sombre et doux, dont tu couves encore
    Le lys que ta ferveur a fait naguère...

  • Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
    Comme une explosion nous lançant son bonjour !
    - Bienheureux celui-là qui peut avec amour
    Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !

    Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
    Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite...
    - Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
    Pour...

  • Couchez-vous, petit Paul ! Il pleut. C'est nuit : c'est l'heure.
    Les loups sont au rempart. Le chien vient d'aboyer.
    La cloche a dit : "Dormez !" et l'ange gardien pleure,
    Quand les enfants si tard font du bruit au foyer.

    "Je ne veux pas toujours aller dormir ; et j'aime
    A faire étinceler mon sabre au feu du soir ;
    Et je tuerai les loups ! Je les tuerai moi...