Si j'ose comparer le déclin de ma vie
A ton coucher sublime, ô Soleil ! je t'envie.
Ta gloire peut sombrer, le retour en est sûr :
Elle renaît immense avec l'immense azur.
De ton sanglant linceul tout le ciel se colore,
Et le regard funèbre où luit ton dernier feu,
Ce regard sombre et doux, dont tu couves encore
Le lys que ta ferveur a fait naguère éclore,
Est triste infiniment, mais n'est pas un adieu.
Le coucher du soleil
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Comme un verre intact, avant l'heure
Où le remplira l'échanson,
Au plus léger coup qui l'effleure
Vibre d'un sonore frisson,Mais pour la fugitive atteinte
N'a plus de soupir cristallin,
Et ne tressaille ni ne tinte
Sans aucun heurt dès qu'il est plein... -
Dans les serres silencieuses
Où l'hiver invite à s'asseoir,
Sous un jour blême comme un soir
Fument les plantes précieuses.L'une, raide, élançant tout droit
Sa tige aux longues feuilles sèches,
Darde au plafond, comme des flèches,
Les pointes d'un... -
La mer pousse une vaste plainte,
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Ainsi qu'une géante enceinte
Qui des grandes douleurs atteinte,
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Et s'abaisse avec désespoir.
Mais elle a des heures de trêve... -
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Tout le révèle :Comme fuit l'or entre les doigts,
Le trop-plein de bonheur qu'on sème,
Par le regard, le pas, la voix,
Crie : elle m'aime !Quelque...
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Nature, accomplis-tu tes oeuvres au hasard,
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Ou bien m'as-tu donné par cruelle ironie
Des lèvres et des mains, l'ouïe et le regard ?Il est tant de saveurs dont je n'ai point ma part,
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