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    La blanche Vérité dort au fond d’un grand puits.
    Plus d’un fuit cet abîme ou n’y prend jamais garde ;
    Moi, par un sombre amour, tout seul je m’y hasarde,
    J’y descends à travers la plus noire des nuits.

    Et j’entraîne le câble aussi loin que je puis.
    Or, je l’ai déroulé jusqu’au bout : je regarde,
    Et, les bras étendus, la prunelle hagarde,
    J’...

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    1

    Soir noir.
    Neige blanche.
    Il vente, il vente !
    On ne tient pas sur ses jambes.
    Il vente, il vente !
    Sur toute la terre de Dieu !

    Le vent moire
    La neige blanche.
    Sous la neige — la glace.
    Et l’on glisse ; Que c’est pénible !
    Tous les piétons
    Glissent — Ah ! les pauvrets.

    D’une maison à l’autre...

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    D’où vient que l’âme humaine est ainsi disposée,
    Que jamais ses regards troublés et mécontens
    N’ont pu s’accoutumer à la marche du temps ?
    Sur l’éternel chemin-, chaque borne posée
    Nous attriste. D’où vient ? je ne sais ; mais toujours
    Le vertige nous prend avoir couler nos jours :
    Si vous reparcourez l’enclos où votre enfance
    Aspirait l’...

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    UN jeune enfant, à la vesprée,
    S’en allait jouant dans le val ;
    Sur la pelouse diaprée
    Un guerrier survient à cheval.

    — Où vas-tu si tard dans la plaine,
    Tout seul ainsi, petit enfant ?
    Viens au bois pour reprendre baleine,
    — Non ; ma mère me le défend.

    — Tu n’en diras rien. — Oh ! ma mère
    Sait ce que je fais sans...

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    I

    Pour fuir l’ennui que son départ me laisse,
    Pendant le jour, je m’en vais au travers
    Des bois, cherchant les abris bien couverts.
    Comme deux chiens qu’on a couplés en laisse,
    Deux papillons courent les taillis verts.
    Lors, je m’étends dans l’herbe caressante.
    Les moucherons, les faucheux, les fourmis
    Passent sur moi, sans que mon...

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    Pensez-vous quelquefois à ces temps glorieux
    Où seuls, abandonnés par la France leur mère,
    Nos aïeux défendaient son nom victorieux
    Et voyaient devant eux fuir l'armée étrangère ?
    Regrettez-vous encor ces jours de Carillon,
    Où, sous le drapeau blanc enchaînant la victoire,
    Nos pères se couvraient d'un immortel renom,
    Et traçaient de leur glaive...

  • Paroles : Paul Brousse[1]
    Musique : Air suisse anonyme

    Les révoltés du Moyen Age
    L’ont arboré sur maints beffrois.
    Emblème éclatant du courage,
    Toujours il fit pâlir les rois.

    Refrain
    Le voilà, le voilà, regardez !
    Il flotte et fièrement il bouge,
    Ses longs plis au...

  • Paroles : Achille Leroy à partir de la chanson de Paul Brousse [1]
    Musique : Air suisse anonyme

    Les révoltés du Moyen Age
    L’ont arboré sur maints beffrois.
    Emblème...

  • Le soldat qui sait bien et veut bien son métier
    Sera l’homme qu’il faut au Devoir inflexible :
    Le Devoir, qu’il combatte ou qu’il tire à la cible,
    Qu’il s’essore à la mort ou batte un plat sentier ;

    Le Devoir, qu’il subisse (et l’aime !) un ordre altier
    Ou repousse le bas conseil de tel horrible
    Dégoût ; le Devoir bon, le Devoir dur, le crible
    Où...

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    Les chevelures des amantes
    Sont de luxurieux drapeaux
    Toujours flottants, toujours dispos
    Pour célébrer les chairs pâmantes.

    Pas de résilles endormantes !
    Ni diadèmes, ni chapeaux !
    Les chevelures des amantes
    Sont de luxurieux drapeaux

    Et quand les nudités fumantes
    Se confondent, souffles et peaux,
    La Volupté tord sans repos...