Ce sont les travaux de l'homme qui sont grands :
celui qui met le lait dans les vases de bois,
celui qui cueille les épis de blé piquants et droits,
celui qui garde les vaches près des aulnes frais,
celui qui fait saigner les bouleaux des forêts,
celui qui tord, près des ruisseaux vifs, les osiers,
celui qui raccommode les vieux souliers
près d'un...
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Omer, scheik de l’Islam et de la loi nouvelle
Que Mahomet ajoute à ce qu’Issa révèle,
Marchant, puis s’arrêtant, et sur son long bâton,
Par moments, comme un pâtre, appuyant son menton,
Errait près de Djeddah la sainte, sur la grève
De la mer Rouge, où Dieu luit comme au fond d’un rêve,
Dans le désert jadis noir de l’ombre des cieux,
Où Moïse voilé... -
Quand le ciel couleur d’une joue
Laisse enfin les yeux le chérir
Et qu’au point doré de périr
Dans les roses le temps se joue,Devant le muet de plaisir
Qu’enchaîne une telle peinture,
Dans une Ombre à libre ceinture
Que le temps est près de saisir.Cette ceinture vagabonde
Fait dans le souffle aérien
Frémir le...Il est des âmes si craintives d’elles,
Qu’elles n’osent aimer l’âme même fidèle,
Venant vers leurs chemins,
Avec la joie, entre ses mains.Vagues et comme errantes,
Elles n’ont foi qu’en la tristesse
Des implorantes.En des golfes, elles rêvent et filent,
Au rouet des jours, toujours.Il est des âmes si...
Je suis celle des reliques mélancoliques
Qui passe, en cette chambre d’or,
Où ce qui vient des morts repose et dort
En des boîtes de soie et des écrins de gloire ;
Je suis celle de leur mémoire
Et je recueille, avec mes lentes mains, le soir,
Les larmes du silence au fond des bijoux noirs.L’heure est grave et triste en cette fin de...
Sur ta rampe, pendant la nuit,
Je suis cette image accoudée
Qui regarde la pâle idée
Faire le tour de ton ennui.Je suis pour ta morne veillée,
Celle en noir habillée,
Celle aux regards ailleurs
Dont les yeux brûlent en leurs pleurs
La hantise des vieux voyages.Dites, combien c’est loin de nous, les plages
Les...Voix solitaire, ô délaissée !
Victime tant de fois blessée,
Chère morte dont l'âme eut faim
Et soif d'azur, ô Marceline,
Dors-tu, sous la froide colline ?
As-tu trouvé le calme, enfin ?Quand, parmi la lente agonie,
La douleur, qui fut ton génie,
T'arrachait de tremblants aveux,
Le souffle du maître farouche
En passant déliait ta...
Au Docteur Van Weddingen.Dans les salons de fête et par les joyeux soirs
J’ai songé bien des fois aux religieux mystiques
Portant leur propre deuil dans leurs longs manteaux noirs,
Et j’ai senti pour eux des pitiés sympathiques
Dans les salons de fête et par les joyeux soirs !Tandis qu’ils font monter leurs hymnes...
J’ai regardé, par la lucarne ouverte, au flanc
D’un phare abandonné que flagellait la pluie :
Des trains tumultueux, sous des tunnels de suie,
Sifflaient, fixés, au loin, par des fanaux en sang.Le port immensément enchevêtré de mâts,
Dormait, huileux et lourd, en ses bassins d’asphalte ;
Un seul levier, debout sur un bloc de...L’homme du soir de la fatigue
À regarder s’illimiter la mer,
Sous ie règne du vent despote et des éclairs,
Les bras tombants, là-bas, s’est assis sur ma digue.Le vêtement des plus beaux rêves,
L’orgueil des humaines sciences brèves,
L’ardeur, sans plus aucun sursaut de sève,
Tombaient, en loques, sur son corps :
Cet homme...