IX
Poète, ta fenêtre était ouverte au vent,
Quand celle à qui tout bas ton cœur parle souvent
Sur ton fauteuil posait sa tête :
"Oh ! disait-elle, ami, ne vous y fiez pas !
Parce que maintenant, attachée à vos pas,
Ma vie à votre...
Poète, ta fenêtre était ouverte au vent,
Quand celle à qui tout bas ton cœur parle souvent
Sur ton fauteuil posait sa tête :
"Oh ! disait-elle, ami, ne vous y fiez pas !
Parce que maintenant, attachée à vos pas,
Ma vie à votre...
Si mon amour était cet arbuste aux fleurs blanches,
Ce beau lilas d’avril, la grâce du printemps ;
Si, moi-même, j’étais l’oiseau qui dans ses branches
Vient reposer son aile et chanter par instants ;
Combien je gémirais si les bises sauvages
Glaçaient la tête en fleur de mon arbuste aimé !
Mais que je bénirais, joyeux, dans ses feuillages,...
Passants, vous trouvez à redire
Qu’on ne voit ici rien gravé
De l’acte le plus relevé
Que jamais l’histoire ait fait lire :
La raison qui vous doit suffire,
C’est qu’en un miracle si haut
Il est meilleur de ne rien dire
Que ne dire pas ce qu’il faut.
Tout était vision sous les ténébreux dômes ;
J'aperçus dans l'espace étoilé trois fantômes ;
Les deux premiers très-loin et le dernier plus près.
Le premier spectre dit : — Mané Thécel Pharès.
Son doigt levé montrait l'obscurité maudite ;
Il ressemblait au sphinx monstrueux qui médite
Dans Assur, accroupi parmi les dieux camards.
Le second...
Un groupe tout à l’heure était là sur la grève,
Regardant quelque chose à terre. ― Un chien qui crève !
M’ont crié des enfants ; voilà tout ce que c’est. ―
Et j’ai vu sous leurs pieds un vieux chien qui gisait.
L’océan lui jetait l’écume de ses lames.
— Voilà trois jours qu’il est ainsi, disaient des femmes,
On a beau lui parler, il n’ouvre pas les...
La nuit était pour moi si très-obscure
Que Terre et Ciel elle m'obscurcissait,
Tant qu'à Midi de discerner figure
N'avais pouvoir - qui fort me marrissait :
Mais quand je vis que l'aube apparaissait
En couleurs mille et diverse, et sereine
Je me trouvai de liesse si pleine -
Voyant déjà la clarté à la ronde -
Que commençai louer à voix hautaine...
Il est vrai, mon amour était sujet au change,
Avant que j'eusse appris d'aimer solidement,
Mais si je n'eusse vu cet astre consumant,
Je n'aurais point encor acquis cette louange.
Ore je vois combien c'est une humeur étrange
De vivre, mais mourir, parmi le changement,
Et que l'amour lui-même en gronde tellement
Qu'il est certain qu'enfin, quoi qu'...
C'était sur un chemin crayeux
Trois châtes de Provence
Qui s'en allaient d'un pas qui danse
Le soleil dans les yeux.
Une enseigne, au bord de la route,
- Azur et jaune d'oeuf, -
Annonçait : Vin de Châteauneuf,
Tonnelles, Casse-croûte.
Et, tandis que les suit trois fois
Leur ombre violette,
Noir pastou, sous la gloriette,
Toi,...
C'était, dans les vapeurs du nard,
Un cri, des jeux infâmes,
Et ces yeux fatals qu'ont les femmes
Du cruel Fragonard.
Parfois, pour ranimer l'orgie,
Brillait un sang nouveau.
Bacchus, rose comme le veau,
Cuvait sa nostalgie.
Cet air des 'Brigands' l'attristait.
Il voulait qu'on s'en aille.
Une voix se tut. La canaille
Dansait...
Sur la banquette en moleskine
Du sombre corridor,
Aux flonflons d'Offenbach s'endort
Une blanche Arlequine.
... Zo' qui saute entre deux MMrs,
Nul falzar ne dérobe
Le double trésor sous sa robe
Qu'ont mûri d'autres cieux.
On soupe... on sort... Bauby pérore...
Dans ton regard couvert,
Faustine, rit un matin vert...
... Amour,...