•  
        Mon éternel amour, te voici revenue.
        Voici contre ma chair, ta chair brûlante et nue.

        Et je t’aime, et j’ai tout pardonné, tout compris ;
        Tu m’as enfin rendu ce que tu m’avais pris.

        Je puis enfin dormir, dans l’ombre de ta couche,
        Puisque j’ai reconquis ton regard et ta bouche.

        J’oublie en tes doux bras qu’il fut des...

  •  
    Des parfums de cytise ont amolli la brise
    Et l’on s’attriste, errant sous le ciel transparent…
    Le soleil agonise… Et voici l’heure exquise…
    Dans le soir odorant, l’on s’attarde en pleurant…

    Tu reviens, frêle et rousse, ô ma belle ! ô ma douce !…
    Comme en rêve, je vois tes yeux lointains et froids,
    Telle une eau sans secousse où le regret s’émousse…...

  •  
        J’admirais autrefois les splendides vainqueurs
        Vers qui monte la flamme extatique des cœurs.

        Mais je n’aime aujourd’hui que les vaincues très calmes
        Dont le sang fier ternit la verdure des palmes.

        Moi qui compte à pas lents le chemin du retour,
        J’aimais hier la gloire évidente du jour.

        Mais je sers aujourd’hui la nuit,...

  • J’ai bu le vin brûlant de tes lèvres, Atthis…
    Ah ! l’enveloppement tenace des étreintes,
    Et la complicité des lumières éteintes,
    Les rougeurs de la rose et les langueurs du lys !

    Dans ta robe ondoyante, imprécise et fluide,
    Tu me parais...

  • Dans les miroirs j’ai vu des reflets de visages,
    Un vent mystérieux a gonflé les rideaux,
    Le soir frémit encor de tragiques passages,
    L’horreur de l’Invisible a pénétré mes os.

    La mémoire de l’ombre évoque une Étranglée
    Aux yeux d’effroi,...

  •  
        Voici, je t’ai reprise et je t’ai reconquise…
        J’attendais ici, pour le fêter, ton retour…
        Que tu parais exquise, en ce fauteuil assise !
        Je t’aime mieux qu’au jour premier de notre amour.

        Tu n’as pas su comprendre et j’ai paru moins tendre.
        Ce fut l’éloignement de moi, de ton amant !
        Je suis lasse d’attendre et je viens...

  •  
        Les quatre Vents ont ri dans le ciel du matin,
        Puis leur humeur étant changeante, une querelle
        S’est élevée entre eux. Et la femme autour d’elle
        Vit s’abattre en riant le courroux du destin.

        Les quatre Vents on ri dans le ciel de l’aurore
        D’un grand rire pareil aux désespoirs fervents.
        Avez-vous entendu le bruit des...

  • Des roses sur la mer, des roses dans le soir,
    Et Toi, qui viens de loin, les mains lourdes de roses…
    J’aspire ta beauté. Le couchant fait pleuvoir
    De fines cendres d’or et des poussières roses…

    Des roses sur la mer, des roses dans le soir…

    ...
  •  
    Vous n’avez point voulu m’écouter… mais qu’importe ?
    O vous dont le courroux vertueux s’échauffa
    Lorsque j’osai venir frapper à votre porte,
    Vous ne cueillerez point les roses de Psappha.

    Vous ne verrez jamais les jardins et les berges
    Où résonna l’accord puissant de son paktis,
    Et vous n’entendrez point le chœur sacré des vierges,
    Ni l’hymne...

  • O vierges qui goûtez la fraîcheur des fontaines,
    Êtres de solitude avides d’infini,
    Fuyez la Satyresse aux prunelles hautaines,
    Au regard que l’éclat du soleil a terni.
    Sa fauve chevelure est semblable aux crinières
    Et son pas est le pas nocturne des lions.
    Sa couche a le parfum...