• Au printemps, c'est dans les bois nus
    Qu'un jour nous nous sommes connus.

    Les bourgeons poussaient vapeur verte.
    L'amour fut une découverte.

    Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
    De rêveurs nous devînmes gais.

    Sous la glycine et le cytise,
    Tous deux seuls, que faut-il qu'on dise ?

    Nous n'aurions rien dit, réséda,
    Sans ton...

  • La froidure paresseuse
    De l'yver a fait son tems :
    Voici la saison joyeuse
    Du délicieux printems.

    La terre est d'herbes ornée,
    L'herbe de fleuretes l'est ;
    La fueillure retournée
    Fait ombre dans la forest.

    De grand matin la pucelle
    Va devancer la chaleur
    Pour de la rose nouvelle
    Cueillir l'odorante fleur ;

    Pour...

  • Le doux printemps revient, et ranime à la fois
    Les oiseaux, les zéphirs, et les fleurs, et ma voix.
    Pour quel sujet nouveau dois-je monter ma lyre ?
    Ah ! Lorsque d'un long deuil la terre enfin respire,
    Dans les champs, dans les bois, sur les monts d'alentour,
    Quand tout rit de bonheur, d'espérance et d'amour,
    Qu'un autre ouvre aux grands noms les fastes de la...

  • Le ris de ma Maistresse est un Printemps de roses,
    De boutons, et d'oeillets, et sa chaste beauté
    Représente à mes yeux la chaleur d'un Esté,
    Alors que sur les champs sont les grappes descloses.

    Elle tiendroit en soy toutes douceurs encloses,
    Si un Automne, hélas ! qui est sa chasteté,
    Et un Yver fascheux, qui est sa cruauté,
    Ne faisoyent dans mon...

  • Sans connaissance aucune en mon Printemps j'étais :
    Alors aucun soupir encor point ne jetais,
    Libre sans liberté : car rien ne regrettais
    En ma vague pensée
    De mols et vains désirs follement dispensée.
    Mais Amour, tout jaloux du commun bien des Dieux,
    Se voulant rendre à moi, comme à maints, odieux,
    Me vint escarmoucher par faux alarmes d'yeux,
    Mais je...

  • Ce beau printemps qui vient de naître
    A peine goûté va finir ;
    Nul de nous n'en fera connaître
    La grâce aux peuples à venir.

    Nous n'osons plus parler des roses :
    Quand nous les chantons, on en rit ;
    Car des plus adorables choses
    Le culte est si vieux qu'il périt.

    Les premiers amants de la terre
    Ont célébré Mai sans retour,
    Et...

  • Toi qui fleuris ce que tu touches,
    Qui, dans les bois, aux vieilles souches
    Rends la vigueur,
    Le sourire à toutes les bouches,
    La vie au coeur ;

    Qui changes la boue en prairies,
    Sèmes d'or et de pierreries
    Tous les haillons,
    Et jusqu'au seuil des boucheries
    Mets des rayons !

    Ô printemps, alors que tout aime,
    Que s'embellit la...

  • Le beau Printemps n'a point tant de fueillages verds
    L'Hyver tant de glaçons, l'Esté tant de javelles,
    Que durant cette nuict le Roy de l'univers
    Souffre d'indignitez et de peines nouvelles.

    Constant observateur de ses loix eterneles,
    Il patit sans jamais rabroüer ces pervers.
    Tandis les tons secrets des trompes paterneles
    (Non encor entendus)...

  • Encore un printemps, - encore une goutte de rosée, qui
    se bercera un moment dans mon calice amer, et qui s'en
    échappera comme une larme !

    Ô ma jeunesse, tes joies ont été glacées par les baisers
    du temps, mais tes douleurs ont survécu au temps qu'elles
    ont étouffé sur leur sein.

    Et vous qui avez parfilé la soie de ma vie, ô femmes !
    s'il y a eu...

  • Te voilà, rire du Printemps !
    Les thyrses des lilas fleurissent.
    Les amantes qui te chérissent
    Délivrent leurs cheveux flottants.

    Sous les rayons d'or éclatants
    Les anciens lierres se flétrissent.
    Te voilà, rire du Printemps !
    Les thyrses de lilas fleurissent.

    Couchons-nous au bord des étangs,
    Que nos maux amers se guérissent !
    ...