• À ERNEST HÉBERT

    Au fond du parc, dans une ombre indécise,
    Il est un banc, solitaire et moussu,
    Où l’on croit voir la Rêverie assise,
    Triste et songeant à quelque amour déçu.
    Le Souvenir dans les arbres murmure,
    Se racontant les bonheurs expiés ;
    Et, comme un pleur, de la grêle ramure
          Une feuille tombe à vos pieds.

    ...

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    À Catulle Mendès.

    Sur ce couvercle de tombeau
       Elle dort. L’obscur artiste
    Qui l’a sculptée a vu le beau
           Sans rien de triste.

    Joignant les mains, les yeux heureux
       Sous le voile des paupières,
    Elle a des rêves amoureux
           Dans ses prières.

    Sous les plis lourds du vêtement,
       La chair...

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    PIERRE

    À Saint Corneille, ami des bêtes
    Qui...


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  • Au fond du parc, dans une ombre indécise,
    Il est un banc solitaire et moussu
    Où l’on croit voir la Rêverie assise,
    Triste et songeant à quelque amour déçu.
    Le Souvenir dans les arbres murmure,
    Se racontant les bonheurs expiés ;
    Et comme un pleur, de la grêle ramure
    Une...

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    J’ai vu Coigny, Bellone, et la victoire ;
    Ma foible voix n’a pu chanter la gloire :
    J’ai vu la cour ; j’ai passé mon printemps
    Muet aux pieds des idoles du temps :
    J’ai vu Bacchus, sans chanter son délire :
    Du dieu d’Issé j’ai dédaigné l’empire :
    J’ai vu Plutus ; j’ai méprisé sa cour :
    J’ai vu Daphné ; je vais chanter l’amour.

    Toi seul,...

  •  
    Des dons du ciel le plus cher à nos yeux
    Est ce rayon de l’essence des dieux,
    Cet ascendant, ce charme inexprimable,
    Ce trait divin par qui l’homme est aimable,
    Ce don de plaire enfin plus souhaité
    Que n’est l’esprit, plus sûr que la beauté.
    Sur tous nos traits il imprime ses traces ;
    Il donne à tout le coloris des graces,
    Séduit sans art...

  •  
    Vénus, ô toi, déesse d’Epicure,
    Ame de tout, qui remplis la nature,
    Qui, mariant tant d’atomes divers,
    D’un nœud durable enchaînes l’univers ;
    C’est toi qui vis dans tout ce qui respire :
    Mais c’est dans l’homme où siège ton empire.
    Tu descendis au terrestre séjour
    Pour l’animer du sympathique amour.
    Il est des sens émanés de ta flamme,...

  •  
    Or saint Pierre et Marthe la bonne,
    voici que le coq a chanté,
    et que, Jésus ressuscité,
    c’est grande fête chez les hommes

    et que Pâques dit sa bonté
    sur les villes et sur les toits,
    et dans la chair, et dans la foi,
    puisqu’il fait doux comme en été.

    Mais Flandre alors déjà si...

  • Fantastiques d’aspect sous leur noire capote,
    Mais, très humaines par leurs caquets superflus,
    Les commères, barrant la route aux verts talus,
    À la messe s’en vont d’un gros pas qui sabote.

    « Tiens ! v’là l’pèr’ Pierr’ ! fait l’une, un malin, celui-là !
    Pour accrocher l’poisson quand personn’ peut en prendre ;
    I’ dit q’quand il a faim, d’fumer q’ça l’fait...