Madame Catherine avait certes raison
De les faire égorger ainsi. — La trahison
N’est point crime mais bien vertu, quand on l’emploie
Au service de Dieu qui l’accepte avec joie.
Car la foi n’est plus due à qui n’a plus la Foi.
— Sont-ils hommes ceux-là qui n’ont Pape...

Chargé des armes d’or d’un heiduque abattu,
Klibb descend au Dnieper, et sa jument sauvage
Dans l’eau jusqu’au poitrail boit le fougueux breuvage.
Lui se mire au kandjar que le Turc avait eu.

Une fille au beau corps étroitement vêtu,
Prise dans Andrinople et...

J’aime à vous évoquer dans une chaste pose,
Debout et les doigts joints et les yeux souriants,
Comme au temps où, rêveur injustement morose,
Je profitais si mal de mes beaux jours fuyants.

Ah ! je vous ai du moins présente en ma mémoire !
Tout, depuis le nœud bleu...

Près de la Setch guerrière aux huttes sans clôture
Un Zaporogue dort sur la route, en travers,
Pareil aux demi-dieux dont en leurs anciens vers
Les Cobzars ont chanté l’héroïque stature.

L’or de son caftan turc et sa riche ceinture
De boue et de goudron par mépris...

« Fils, avec le Kourèn ce soir tu partiras :
Les Tatars ont brûlé sur le Don un village.
Mais avant, fils, je veux, robuste malgré l’âge,
Par moi-même éprouver la force de ton bras. »

La houppe de cheveux flotte sur leur cuir ras,
Ils déposent leurs peaux de buffle...

« Tu veux partir, ma fille ? et suivre malgré moi
Cet Étranger rusé, sans pudeur et sans foi ?
Pars, fille impie ; et vous, ô terribles Déesses,
Nocturnes, aux cheveux de serpents, vengeresses !
Suivez-la sur la nef de l’Époux triomphant,
Furieuses et plus rapides...

Un souvenir d’enfance, assoupi dans mon cœur,
Que le retour de Mars joyeusement réveille,
C’est celui d’une Enseigne où trône une bouteille
Qu’emplit, ô Cambrinus, ta fougueuse liqueur :

Caressant d’un colback haut le plumet vainqueur
(Cependant que déjà butine aux...

Sous un souffle qu’emplit l’aube des premiers temps
S’évapore la terre aux verdures nouvelles ;
L’arbre enivré s’incline aux bords des clairs étangs ;
Et les feuilles au ciel battent comme des ailes
...

Poet: Léon Dierx

L’Éternel s’ennuyait dans l’immensité vide ;
Rien n’existait. C’était le règne du Néant.
Du fond de l’Infini, gouffre morne et béant,
Un hymne répondit à son désir avide.

De ce désir, le Monde avait jailli, splendide.
Il avait dévoilé sa face en le créant,
Et...

J’ai mon sein, j’ai dans mon âme
Un désir d’amour étouffant :
Que veut mon rêve ? est-ce une femme,
Blonde et pure comme une enfant ?

Est-ce une vierge qui m’attire,
Pâle sous l’or de ses cheveux ?
J’aime et j’étouffe et ne sais dire,
Ô mon cœur fou,...

Poet: Jean Lahor