Déesse, dis comment ce fut le Roi, ton fils,
Guerrier pareil aux Dieux, qui façonna jadis
La Cithare, pieux vainqueur du fleuve sombre,
Puis inventa les Chants soumis aux lois du Nombre,
Envolés & captifs & gardant leur trésor
Comme un voile fermé par une...

Non, plus pour aujourd’hui, plus de grandes pensées,
De saintes questions à la hâte embrassées,
D’énergiques efforts, d’élans fiers & hardis.
Mon esprit est lassé, mes doigts sont engourdis.
L’automne est la saison des rêves, nous y sommes,
Elle parle ; rêvons...

O nymphe Thalia, tu naissais ! Frais & verts,
Les clairs feuillages sous les rayons semblaient rire ;
Le mot Joie en tes yeux divins pouvait se lire,
Et sur son chariot Thespis chantait des vers !

On voyait dans son ode, au bord des flots divers
Le faune...

Quand celle dont la grâce en mon âme est empreinte
M’a dit, un peu craintive & riant de sa crainte,
Qu’elle s’était piquée au doigt : « Tenez, voyez ! »
Lorsque j’ai vu, parmi ses autres doigts ployés,
A l’annulaire qui dans ma main tremble & bouge,
Une...

Poet: Léon Valade

Un savant visitait l’Égypte ; ayant osé
Pénétrer dans l’horreur des chambres violettes
Où les vieux rois thébains, en de saintes toilettes,
Se couchaient sous le roc profondément creusé,

Il vit un petit pied de femme, mais brisé
Par des Bédouins voleurs de riches...

Canut, dominateur du vaste océan noir,
Souverain absolu de toute l’Angleterre,
Conquérant redouté des princes de la terre,
Canut sur le rivage une fois vint s’asseoir.

En présence des grands il se mit là pour voir
Si la puissance humaine était une chimère,
Un...

Sur la place Vendôme, un soir de paix profonde,
J’entendis de tambours un roulement si grand,
Que, tout à coup, moi-même à l’unisson vibrant,
Je crus que l’on partait pour conquérir le monde !

Lancée aux quatre vents, la fanfare qui gronde
M’emmène avec un bruit...

Au coin du boulevard de la Reine, à Versailles,
Sur un vieux mur terreux, hérissé de broussailles,
Qui clôt de sa tristesse un plus triste jardin,
Une rose fleurit, comme au parc d’Aladin.

Je passe devant elle, & sa fraîcheur me trouble.
Cette rose n’a pas de...

Du grand roc Alburno les bergers aux traits hâves
Ont surnommé Pœstum l’antre des vals pourris,
Stigmatisant ainsi, taciturnes & graves,
La luxure où sombra cette autre Sybaris.

Mais ceux de Campanie honorent les débris
Qu’incrusta sur leurs monts la...

Poet: Louise Colet

Visible affreusement dans le courroux des mers,
C’est bien toi, Poséidôn ! que brave en mots amers
Ajax, le noir trident suspendu sur sa tête ;
Prométhée, appelant la foudre qui s’apprête,
A vu Zeus se dresser & les cieux obscurcis
Trembler au froncement des...

Poet: Léon Valade