I.L’autrier avint...

Vos premières saisons à peine sont écloses,
Enfant, et vous avez déjà vu plus de choses
Qu’un vieillard qui trébuche au seuil de son tombeau.
Tout ce que la nature a de grand et de beau,
Tout ce que Dieu nous fit de sublimes spectacles,
Les deux mondes ensemble...

III

Donc regardez : Ici le jocrisse du crime ;
Là, follement servi par tous ceux qu'il opprime,
L'ogre du droit divin, dévot, correct, moral,
Né pour être empereur et resté caporal.
Ici c'est le Bohême et là c'est le Sicambre.
Le...

Poet: Victor Hugo

Tout ce qui charme est sur tes lèvres :
Les mots émus qu’on dit tout bas
Et ceux qui prennent leur ébats,
Partant, courant comme des lièvres ;
Le doux pli qui, tendre ou moqueur,
Égaie ou console mon cœur ;
La caresse dont tu me sèvres
Pour m’irriter ou...

Poet: Marc Monnier

Tu n’as pas voulu quand j’avais vingt ans ;
Tu n’as pas voulu dans le temps des roses
Où, n’ayant souci des plus douces choses,
Je n’aimais que toi de tout le printemps ;

Où j’aurais franchi les monts et les plaines
Pour te voir une heure et m’en retourner,
...

Poet: Marc Monnier

Qu’avec une valeur à nulle autre seconde,
Et qui seule est fatale à notre guérison,
Votre courage mûr en sa verte saison
Nous ait acquis la paix sur la terre et sur l’onde :

Que l’hydre de la France en révoltes féconde,
Par vous soit du tout morte, ou n’ait plus...

 
C’était en Thermidor, à la Conciergerie.

Ils étaient là deux cents, parqués pour la tuerie,
Pêle-mêle, arpentant le sinistre préau.
La Terreur redoublait. Derniers coups du fléau
Sur les épis ! Derniers éclairs de la tempête !
Sur Paris consterné, le...

II

Vision sombre ! un peuple en assassine un autre.

Et la même origine, ô Saxons, est la nôtre !
Et nous sommes sortis du même flanc profond !
La Germanie avec la Gaule se confond
Dans cette antique Europe où s'ébauche l'histoire....

Poet: Victor Hugo

Sonnet

L'autre jour inspiré d'une divine flamme,
J'entrai dedans un temple, où tout religieux,
Examinant de près mes actes vicieux,
Un repentir profond fit soupirer mon âme.

Tandis qu'à mon secours tous les Dieux je réclame,
Je vois venir Phyllis :...

Enfant aveugle, nain, qui n'as autre prouësse,
Sinon en trahison quelque flesche tirer,
Qui n'as autre plaisir sinon de deschirer
En cent pieces les coeurs de la folle jeunesse ;

Le corps sans honte nud si ton pere te laisse,
Il monstre qu'on se doit loing de...