III
Donc regardez : Ici le jocrisse du crime ;
Là, follement servi par tous ceux qu'il opprime,
L'ogre du droit divin, dévot, correct, moral,
Né pour être empereur et resté caporal.
Ici c'est le Bohême et là c'est le Sicambre.
Le coupe-gorge lutte avec le deux-décembre.
Le lièvre d'un côté, de l'autre le chacal.
Le ravin d'Ollioule et la maison Bancal
Semblent avoir fourni certains rois ; les Calabres
N'ont rien de plus affreux que ces traîneurs de sabres ;
Pillage, extorsion, c'est leur guerre ; un tel art
Charmerait Poulailler, mais troublerait Folard.
C'est l'arrestation nocturne d'un carrosse.
Oui, Bonaparte est vil, mais Guillaume est atroce,
Et rien n'est imbécile, hélas, comme le gant
Que ce filou naïf jette à ce noir brigand.
L'un attaque avec rien ; l'autre accepte l'approche
Et tire brusquement la foudre de sa poche ;
Ce tonnerre était doux et traître, et se cachait.
Leur empereur avait le nôtre pour hochet.
Il riait : Viens, petit ! Le petit vient, trébuche,
Et son piège le fait tomber dans une embûche.
Carnage, tas de morts, deuil, horreur, trahison,
Tumulte infâme autour du sinistre horizon ;
Et le penseur, devant ces attentats sans nombre,
Est pris d'on ne sait quel éblouissement sombre.
Que de crimes, ciel juste ! Oh ! l'affreux dénoûment !
O France ! un coup de vent dissipe en un moment
Cette ombre de césar et cette ombre d'armée.
Guerre où l'un est la flamme et l'autre la fumée.