Je te reviens, ô paroisse natale. Patrie intime où mon coeur est resté ; Avant d'entrer dans la nuit glaciale, Je viens frapper à ton seuil enchanté.
Pays d'amour, en vain j'ai fait la route Pour saluer encore ton ciel bleu, Mon oeil se mouille et ma chair...
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Mon seul amour ! embrasse-moi. Si la mort me veut avant toi, Je bénis Dieu ; tu m'as aimée ! Ce doux hymen eut peu d'instants : Tu vois ; les fleurs n'ont qu'un printemps, Et la rose meurt embaumée. Mais quand, sous tes pieds renfermée, Tu viendras me parler...
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Il est un arbre au cimetière Poussant en pleine liberté, Non planté par un deuil dicté, - Qui flotte au long d'une humble pierre.
Sur cet arbre, été comme hiver, Un oiseau vient qui chante clair Sa chanson tristement fidèle. Cet arbre et cet oiseau c'est...
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J'ai vécu, je suis mort. - Les yeux ouverts, je coule Dans l'incommensurable abîme, sans rien voir, Lent comme une agonie et lourd comme une foule.
Inerte, blême, au fond d'un lugubre entonnoir Je descends d'heure en heure et d'année en année, À travers le Muet, l'...
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Bien au delà des jours, des Ans multipliés, Du vertige des Temps dont la fuite est sans trêve, Voici ce que j'ai vu, dans l'immuable rêve Qui me hante, depuis les songes oubliés.
J'errais, seul, sur la Terre. Et la Terre était nue. L'ancien gémissement de ce...
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Au tribunal d'amour, après mon dernier jour, Mon coeur sera porté diffamé de brûlures, Il sera exposé, on verra ses blessures, Pour connaître qui fit un si étrange tour,
A la face et aux yeux de la Céleste Cour Où se prennent les mains innocentes ou pures ;...
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Toi, vertu, pleure si je meurs ! ANDRÉ CHÉNIER.
Amis, un dernier mot ! - et je ferme à jamais Ce livre, à ma pensée étranger désormais. Je n'écouterai pas ce qu'en dira la foule. Car, qu'importe à la source où son onde s'écoule ? Et que m'importe, à...
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Notre avant-dernier mot serait un mot de misère, mais devant la conscience-mère le tout dernier sera beau.
Car il faudra qu'on résume tous les efforts d'un désir qu'aucun goût d'amertume ne saurait contenir.
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Voilà longtemps que je vous aime : - L'aveu remonte à dix-huit ans ! - Vous êtes rose, je suis blême ; J'ai les hivers, vous les printemps.
Des lilas blancs de cimetière Prés de mes tempes ont fleuri ; J'aurai bientôt la touffe entière Pour ombrager mon...
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Combien ai-je de fois, le front mélancolique, Baisé pieusement ta touchante relique, Ô Montcalm ! ce drapeau témoin de tant d'efforts, Ce drapeau glorieux que chanta Crémazie !, Drapeau qui n'a jamais connu d'apostasie, Et que la France, un jour, oublia sur nos bords !...
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