• Ô vieux marcheur, épuisé devant l’âge,
    Amant volage,
    De mes amis,
    Toi qui pendant quarante ans, sur facture,
    De...

  • Tout s’élargit. Le soir qui tombe est magnifique
    Et vaste… Comme un Doge amoureux de la mer,
    Parmi l’effeuillement des roses, la musique
    Des luths, l’or qui flamboie ainsi qu’un rouge éclair,
    J’irai, les yeux voilés de volupté mystique,
    Et...

  • Absinthe, je t’adore, certes !
    Il me semble, quand je te bois,
    Humer l’âme des jeunes bois,
    Pendant la belle saison verte !

    Ton frais parfum me déconcerte.
    Et dans ton opale je vois
    Des cieux habités autrefois,
    Comme par une porte ouverte.

    Qu’importe, ô recours des maudits
    Que tu sois un vain paradis,
    Si tu contentes mon envie ;...

  • Dieu ! que la France est vaine
    Auprès de ces pays !
    Et je comprends sans peine
    Qu’on les ait envahis.
    Les mœurs et les usages
    Y sont cent fois plus sages
    Que chez nous, Blancs-Visages,
    Qu’ils nomment les Oui-ouis.

    Là-bas, le mariage
    Me paraît, dès l’abord,
    Offrir un avantage,
    Et que je prise fort :

    La loi s’y trouvant...

  • Dix centimètres ! quelle cuite !
    Pourquoi pas trente, tout de suite ?
    Pauvre cobaye ! dont la fin
    Est de servir l’expérience
    De ces messieurs de la science,
    Avec son frère le lapin.

    Mais, ô savant, que je respecte,
    Sache bien que je m’en injecte
    Relativement moins. Ainsi,
    C’est donc comme si moi bélître,
    Il me fallait en boire un...

  • Dieu ! quelle belle Académie
    Sera celle de ces gourmets,
    Si, comme je n’en doute mie,
    Elle doit se fonder jamais !

    L’ancienne étant un modèle,
    Dans son genre, l’on peut gager
    Qu’ils sauront se pénétrer d’elle,
    Sauf à quelques détails changer.

    Avant toute chose, on présume
    Que de nos quarante immortels
    Ils laisseront là le costume,...

  • Viens dans le parc nocturne où dorment les fontaines,
    Mon amour ! Ne crains pas ce qu’on voit dans la nuit,
    Et ne frissonne plus parce qu’un vent fortuit
    A troublé la forêt sous ses voûtes lointaines.

    Laisse-moi te mener. Dans les miennes tes mains
    Sont un fardeau plus doux que des fleurs ou des ailes.
    Ecoute, les taillis sont pleins de souffles frêles....

  •  

    Adieu, Paris, ville de fer,
    Ville de vent, ville de rêve,
    Cher Paris où l’amour se lève,
    Doux Paris où j’ai tant souffert !

    Et le train file, file, file,
    Comme un éclair en pleine nuit…
    Mon cœur fait encor plus de bruit,
    Mon cœur qui n’est jamais tranquille.

    Voici, sous la lune de mai,
    La plaine qu’on dit pittoresque,
    La...

  • Le noir château, couvert de chiffres et d’emblèmes
    Et ceint des froides fleurs dormant sur les eaux blêmes,
    En un doux ciel humide effile ses toits bleus.
    Dans le parc, où jadis on vit flotter des fées,
    Les Nymphes, par le lierre en leur marbre étouffées,
    Méditent longuement leurs amours fabuleux.

    Déjà des vieux tilleuls les premières rangées
    Versent...

  •  

    Ce doit être bon de mourir,
    D’expirer, oui, de rendre l’âme,
    De voir enfin les cieux s’ouvrir ;
    Oui, bon de rejeter sa flamme
    Hors d’un corps las qui va pourrir ;
    Oui, ce doit être bon, Madame,
    Ce doit être bon de mourir !

    Bon, comme de faire l’amour,
    L’amour avec vous, ma Mignonne,
    Oui, la nuit, au lever du jour,
    Avec ton...