• — Sonnet, que me veux-tu ? — Je chante les saisons !
    Le Printemps en sa fleur est l’amoureux poëte
    Qui souffle dans les luths de la forêt muette,
    Depuis les chênes verts jusqu’aux neigeux buissons.

    L’Été, c’est un penseur à tous les horizons :
    Le matin il s’éveille aux...

  • Comme une sombre histoire encor douce & chérie
    Laisse nos deux noms sommeiller !
    Du mal d’avoir aimé je ne suis point guérie :
    Je ne veux point me réveiller !

    Prends garde à ton regard qui peut...

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    À Coquelin Cadet.

                                I

    Au printemps, c’est dans les bois nus
    Qu’un jour nous nous sommes connus.

    Les bourgeons poussaient, vapeur verte.
    L’amour fut une découverte.

    Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
    De rêveurs nous devînmes gais.

    Sous la glycine et le cytise,
    Tous deux seuls, que faut...

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        Les quatre Vents se sont réunis sous mon toit.
        Voici le Vent du Nord revêtu de blanc froid…
        Voici le Vent du Sud portant les odeurs chaudes
        Et toi, Vent de l’Ouest, qui pleures et qui rôdes !…

        Te voici, Vent de l’Est amer et bienfaisant,
        Toi dont les larges cris font trembler les cœurs lâches,
        Toi qui grondes, toi qui...

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    I

    Un jour que de l’État le vaisseau séculaire,
    Fatigué trop longtemps du roulis populaire,
    Ouvert de toutes parts, à demi démâté,
    Sur une mer d’écueils, sous des cieux sans étoiles,
    Au vent de la terreur qui déchirait ses voiles,
    S’en allait échouer la jeune liberté ;

    Tous les rois de l’...

  • L'automne fait les bruits froissés

    De nos tumultueux baisers.



    Dans l'eau tombent les feuilles sèches

    Et sur ses yeux, les folles mèches.



    Voici les pèches, les raisins,

    J'aime mieux sa joue et ses seins.



    Que me fait le soir triste et rouge,

    Quand sa lèvre boudeuse bouge ?...

  • En été les lis et les roses
    Jalousaient ses tons et ses poses,

    La nuit, par l'odeur des tilleuls
    Nous nous en sommes allés seuls.

    L'odeur de son corps, sur la mousse,
    Est plus enivrante et plus douce.

    En revenant le long des blés,
    Nous étions tous deux bien troublés.

    Comme les blés que le vent frôle,
    Elle ployait sur mon...

  • Au printemps, c'est dans les bois nus
    Qu'un jour nous nous sommes connus.

    Les bourgeons poussaient vapeur verte.
    L'amour fut une découverte.

    Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
    De rêveurs nous devînmes gais.

    Sous la glycine et le cytise,
    Tous deux seuls, que faut-il qu'on dise ?

    Nous n'aurions rien dit, réséda,
    Sans ton...

  • C'est l'hiver. Le charbon de terre
    Flambe en ma chambre solitaire.

    La neige tombe sur les toits.
    Blanche ! Oh, ses beaux seins blancs et froids !

    Même sillage aux cheminées
    Qu'en ses tresses disséminées.

    Au bal, chacun jette, poli,
    Les mots féroces de l'oubli,

    L'eau qui chantait s'est prise en glace,
    Amour, quel ennui te...

  • Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize,
    Qui, pâles du baiser fort de la liberté,
    Calmes, sous vos sabots, brisiez le joug qui pèse
    Sur l'âme et sur le front de toute humanité ;

    Hommes extasiés et grands dans la tourmente,
    Vous dont les coeurs sautaient d'amour sous les haillons,
    Ô Soldats que la Mort a semés, noble Amante,
    Pour les...