Porphyris te consacre, ô Bakkhos, Dieu du vin,
Ce thyrse couronné d’une pomme de pin,
La peau de cerf, longtemps enroulée à ses hanches,
Ce sistre, ce tambour, ces bandelettes blanches,
Instruments et témoins de sa jeune fureur !
Elle ne hante plus les grands bois pleins d’horreur,
Sous le mystique van, ceinte de la nébride :
Car sa tête blanchit et...
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Maître de Ravenswood, le cheval allait vite
Dont le pied labourait les dunes, ce matin,
Lorsque du haut des monts je surpris votre fuite.La rosée emperlait la fougère et le thym
Au bas du vieux donjon qui vous avait vu naître
Et qui vous vit alors combler votre destin.Voici que de là-bas je crus vous reconnaître
Aux premières lueurs qui blanchirent... -
La droite en votre sein, retiré dans la tente
Que forme autour de vous l’eau des nuages noirs,
Vous vous taisez, Seigneur ! votre gloire éclatante
Ne fendra-t-elle plus les sacrés réservoirs ?Vos ennemis, portant l’orgueil sur leurs visages,
Ne cachent même plus leur fond d’iniquité ;
Jamais vos serviteurs n’ont subi plus d’outrages :
Comme eux tous... -
Ma mère, je n’aurai ni l’épouse semblable
A la vigne appuyée au mur de la maison,
Ni les enfants rangés tout autour de la table
Tels que des oliviers dans leur jeune saison.Béni par le Très-Haut, l’homme simple et robuste
S’accroît et s’enrichit, et ses greniers sont pleins.
Il est dit, non de tous, mais seulement du Juste :
« Il mangera le fruit des... -
Malade et seul, n’ayant pour m’aider à souffrir
Ni les soins maternels ni l’espoir de guérir,
Blessé d’un chaste amour, et contraint de me taire
Comme si je brûlais d’une ardeur adultère,
Incapable de vivre, hélas ! de plus en plus,
J’attends venir les jours et les maux dévolus.
Je ne chercherai pas un secours à mes peines
Dans le fragile appui des... -
Étoile de douceur, Miroir de chasteté,
Vase de certitude, ô merveilleuse Gerbe
Où tendresse est liée avec austérité !Le Seigneur nous a dit : « Va ! fléchis ta superbe.
L’homme est la fleur des champs qui fleurit pour un jour,
Et ce jour est rapide et passe comme l’herbe.« Le puissant, tout à coup, croule comme une tour,
Et voici, flagellé dans la... -
Ne me reprochez pas, Mesdames, d’être épris
Du chapeau printanier qu’on porte cette année ;
Car je l’ai vu posé sur des cheveux chéris
Et la tête que j’aime en est gaîment ornée.La tresse de bluets et de coquelicots,
Qui retombe et se mêle avec la chevelure,
Enguirlande si bien de ses tours inégaux
La paille qui se gonfle en molle bosselure....
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Aimer d’un grand amour une grande beauté
N’est point un culte faux et te garde du blâme,
Si ton cœur, attendri par cet amour, s’enflamme
D’un zèle universel de sainte charité.La Grâce peut vouloir qu’un Ange ait emprunté
Pour ton salut les traits d’une angélique Dame,
Puisque c’est en songeant à ses yeux, que ton âme,
Affligée ici-bas, songe à l’... -
Par ma lèvre et mes doigts ardemment désirés,
O tout petits cheveux échappés et rebelles
Ébauchant sur son front des boucles naturelles
Qu’au flexible persil un Grec eût comparés !Debout à son miroir, de sa main si légère
Elle prenait plaisir à vous friser encor,
Et moi je contemplais le riche et noir trésor,
Cheveux dont les parfums sont perdus pour... -
J’aime à vous évoquer dans une chaste pose,
Debout et les doigts joints et les yeux souriants,
Comme au temps où, rêveur injustement morose,
Je profitais si mal de mes beaux jours fuyants.Ah ! je vous ai du moins présente en ma mémoire !
Tout, depuis le nœud bleu sous le petit col blanc
Ou la simple croix d’or, avec la robe noire
Qui garde dans ses...