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    LA PEAU-ROUGE.

    Itibapishi ma ! frère au pâle visage,
    Ma mémoire, en tous lieux, a gardé ton image ;
    J’ai senti, j’ai pleuré ton absence, en tous lieux ;
    Le désert s’est ému de mes cris douloureux !
    Loin des sombres cités, retrouvant la lumière,
    Viens rajeunir ton âme à la source première !
    Viens, dans la solitude, ô...

  • Il est dit qu'une fois, sur les arides plaines
    Qui s'étendent là-bas dans les vieilles forêts,
    L'esprit des noirs brouillards qui couvrent ces domaines
    Dormit à l'ombre d'un cyprès.

    Mais il n'était pas seul : l'air pensif, en cadence,
    Pressés autour de lui, des hommes s'agitaient ;
    Un chant rompit bientôt leur lugubre silence :
    Voici quel chant ils...

  • Que j'aime ces forêts ! que j'y vis doucement !
    Qu'en un siècle troublé j'y dors en assurance !
    Qu'au déclin de mes ans j'y rêve heureusement !
    Et que j'y fais des vers qui plairont à la France !

    Depuis que le village est toutes mes amours,
    Je remplis mon papier de tant de belles choses,
    Qu'on verra les savants après mes derniers jours,
    Honorer...

  • Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèles
    Que je fais retentir de mes chants languissants,
    Antres qui répondez à mes tristes accents,
    Quand vous oyez le son de mes plaintes mortelles,

    Vous monts démesurés, et vous campagnes belles,
    Vous ombrages secrets, vous beaux prés verdissants,
    Vous déserts écartés, vous tertres verdissants,
    Qui êtes sûrs...

  • La feuille des forêts
    Qui tourne dans la bise
    Là-bas, par les guérets,
    La feuille des forêts
    Qui tourne dans la bise,
    Va-t-elle revenir
    Verdir - la même tige ?

    L'eau claire des ruisseaux
    Qui passe claire et vive
    A l'ombre des berceaux,
    L'eau claire des ruisseaux
    Qui passe claire et vive,
    Va-t-elle retourner
    Baigner - la...

  • Vastes Forêts, Forêts magnifiques et fortes,
    Quel infaillible instinct nous ramène toujours
    Vers vos vieux troncs drapés de mousses de velours
    Et vos étroits sentiers feutrés de feuilles mortes ?

    Le murmure éternel de vos larges rameaux
    Réveille encore en nous, comme une voix profonde,
    L?émoi divin de l?homme aux premiers jours du monde,
    Dans l?ivresse...

  • Des astres, des forêts, et d'Achéron l'honneur,
    Diane au monde haut, moyen et bas préside,
    Et ses chevaux, ses chiens, ses Euménides guide,
    Pour éclairer, chasser, donner mort et horreur.

    Tel est le lustre grand, la chasse et la frayeur
    Qu'on sent sous ta beauté claire, prompte, homicide,
    Que le haut Jupiter, Phébus, et Pluton cuide
    Son foudre moins...