Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèles
Que je fais retentir de mes chants languissants,
Antres qui répondez à mes tristes accents,
Quand vous oyez le son de mes plaintes mortelles,
Vous monts démesurés, et vous campagnes belles,
Vous ombrages secrets, vous beaux prés verdissants,
Vous déserts écartés, vous tertres verdissants,
Qui êtes sûrs témoins de mes amours rebelles,
Vous nymphes et sylvains, vous faunes et satyres,
Qui écoutez les sons de mes tristes soupirs,
Quand serai-je assuré de quelque paix tranquille ?
Ô que plût-il au ciel qu'un jour je puisse voir
Celle que je ne puis à pitié émouvoir
S'arrêter à songer aux pleurs que je distille ?