• Quand vous considérez en cette claire glace
    De vos perfections les belles raretés,
    Non, vous n'y voyez point cette parfaite grâce
    Que tout oeil reconnaît aux traits de vos beautés.

    De quoi vous peut servir de savoir être belle ?
    C'est cela que sans plus vous montre le miroir,
    Mais dans le coeur amant qui vous est tout fidèle
    Vous verrez vos beautés...

  • Cette rouge sueur goutte à goutte roulante
    Du corps de cet athlète en ce rude combat
    Peut être comparée à cette eau douce et lente
    Qui la sainte montagne en silence rebat.

    L'aveugle-né (qui mit tous les siens en débat
    Pour ses yeux) fut lavé de cette eau doux-coulante,
    Et dans le chaud lavoir de cette onde sanglante
    Toute l'aveugle race en liberté...

  • Apres qu'il eut aux siens redit cette leçon,
    Il s'en esloigne un peu, met les genoux à terre,
    Tombe sur son visage, et prosterné desserre
    Quelques traits que la chair habille à sa façon.

    Abba Père (dit-il, tremblotant de frisson)
    Il n'est rien que ton vueil, que ta grandeur n'enserre,
    Ton pouvoir absolu tous les pouvoirs atterre,
    Transfere si tu...

  • Dez que cette oraison fut par luy prononcée,
    Il laisse un peu sa teste à main droite pancher :
    Non tant pour les douleurs dont elle est offensée
    Que pour semondre ainsi la Parque d'approcher.

    Voila soudain la peau de son front dessecher,
    Voila de ses beaux yeux tout à coup enfoncée
    L'une et l'autre prunele et leur flamme éclipsée,
    Leur paupiere...

  • En dormant cette nuit, je songeai que ma dame,
    Ainsi comme j'allais me promener aux champs,
    Était en une prée où sa voix et ses chants
    Donnaient aux champs voisins une oreille et une âme,

    Quand j'aperçus son oeil qui réchauffa ma flamme
    Et embrasa de feu mon corps et tous mes sens ;
    Soudain je la priai avec humbles accents
    D'apaiser la douleur qui...

  • J'ai cette nuit goûté les plus douces douceurs
    Du breuvage des dieux, de la manne prisée,
    Du miel, du sucre doux, de la douce rosée,
    Que l'aube en larmoyant répand dessus les fleurs.

    Sur le point que la nuit retire ses horreurs
    Pour faire plate au jour, j'ai ma lèvre posée
    Sur la lèvre vermeille, où mon âme embrasée
    Avec Amour humait mille douces...

  • Ces liens d'or, cette bouche vermeille,
    Pleine de lis, de roses et d'oeillets,
    Et ces coraux chastement vermeillets,
    Et cette joue à l'Aurore pareille ;

    Ces mains, ce col, ce front, et cette oreille,
    Et de ce sein les boutons verdelets,
    Et de ces yeux les astres jumelets,
    Qui font trembler les âmes de merveille,

    Firent nicher Amour dedans mon...

  • Cette Anne si belle,
    Qu'on vante si fort,
    Pourquoi ne vient-elle,
    Vraiment elle a tort ?

    Son LOUIS soupire
    Après ses appas,
    Que veut-elle dire
    De ne venir pas ?

    S'il ne la possède
    Il s'en va mourir,
    Donnons-y remède,
    Allons la querir.

    Assemblons, MARIE,
    Ses yeux à vos yeux,
    Notre bergerie
    N'en vaudra...

  • Ô les tendres propos et les charmantes choses
    Que me disait Aline en la saison des roses !
    Doux zéphyrs qui passiez alors dans ces beaux lieux.
    N'en rapportiez-vous rien à l'oreille des dieux ?

    SEGRAIS.



    Vois, cette branche est rude, elle est noire, et la nue
    Verse la pluie à flots sur son écorce nue ;
    Mais attends que l'hiver s'en...

  • J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline.
    Dans l'âpre escarpement qui sur le flot s'incline,
    Que l'aigle connaît seul et seul peut approcher,
    Paisible, elle croissait aux fentes du rocher.
    L'ombre baignait les flancs du morne promontoire ;
    Je voyais, comme on dresse au lieu d'une victoire
    Un grand arc de triomphe éclatant et vermeil,
    À l'endroit où s'...