Lacte ferino !

À l’ombre d’un figuier superbe,
Prés d’un fleuve aux bords inconnus,
Deux enfants sont couchés dans l’herbe,
Frais, souriants, et demi-nus ;

Le grand ciel bleu les environne,
Un dernier rayon du soleil
Semble poser une...

 
Ma mère, elle a voulu garder, la sainte femme,
Mon massif berceau d’autrefois ;
Il rêve dans un coin aux jours d’épithalame
Où moi, l’enfant nouveau, j’avais une jeune âme
Et la mère une jeune voix.

Mais la voix s’est usée et plus jamais ne chante
...

Qu’a-t-on fait du bocage où rêva mon enfance ?
Oh ! je le vois toujours ! j’y voudrais être encor !
Au milieu des parfums j’y dormais sans défense,
Et le soleil sur lui versait des rayons d’or.
Peut-être qu’à cette heure il colore les roses,
Et que son doux reflet...

En la grand’chambre ancienne aux rideaux de guipure
Où la moire est flétrie et le brocart fané,
Parmi le mobilier de deuil où je suis né
Et dont se scelle en moi l’ombre nacrée et pure ;

Avec l’obsession d’un sanglot étouffant,
Combien ma souvenance eut d’amertume...

Non loin du pavillon que les fleurs ont caché,
Les jasmins en grimpant avec le chèvrefeuille,
Couvrent le frais berceau que nous avons cherché
Afin que notre amour s’y tienne et s’y recueille.

L’ombre du mur voisin vient tomber à nos pieds
Un rayon en tremblant...

Sous un berceau de fleurs, un bel enfant repose
Dans les bras maternels, - deux ivoires polis.
Vermeil, demi-penché, l'on dirait d'une rose
Qu'un souffle de printemps incline entre deux lis.

Déroulée en anneaux, sa chevelure est blonde
Comme un bouquet d'épis aux...

Je veille. Ne crains rien. J'attends que tu t'endormes.
Les anges sur ton front viendront poser leurs bouches.
Je ne veux pas sur toi d'un rêve ayant des formes
Farouches ;

Je veux qu'en te voyant là, ta main dans la mienne,
Le vent change son bruit d'orage en...

Poet: Victor Hugo

Dans la chambre paisible où tout bas la veilleuse
Palpite comme une âme humble et mystérieuse,
Le père, en étouffant ses pas, s?est approché
Du petit lit candide où l?enfant est couché ;
Et sur cette faiblesse et ces douceurs de neige
Pose un regard profond qui couve et...

Avec l'obsession d'un sanglot étouffant,
Combien ma souvenance eut d'amertume en elle,
Lorsque, remémorant la douceur maternelle,
Hier j'étais courbé sur ma couche d'enfant,

En la grand'chambre ancienne aux rideaux de guipure,
Où la moire est flétrie et le brocart...

De mon berceau d'enfant j'ai fait l'autre berceau
Où ma Muse s'endort dans des trilles d'oiseau,
Ma Muse en robe blanche, ô ma toute Maîtresse !

Oyez nos baisers d'or aux grands soirs familiers...
Mais chut ! j'entends la mégère Détresse
A notre seuil faisant...