• Et vaisseau, mon bon frère,
    et lors voile, ma sœur,
    et tout autour la mer,
    et la tulipe en fleur,

    c’est Hollande avec nous ;

    et mes bons camarades
    d’abord les menuisiers,
    donnez-vous l’accolade
    et chantez les cordiers,

    Hollande est avec vous.

    Puis baiser de...

  •  
    Double vaisseau de charge aux deux rives de Seine,
    Vaisseau de pourpre et d’or, de myrrhe et de cinname,
    Vaisseau de blé, de seigle, et de justesse d’âme,
    D’humilité, d’orgueil, et de simple verveine ;

    Nos pères t'ont comblé d’une si longue peine,
    Depuis mille et mille ans que tu viens à la lame,
    Que nulle cargaison n’est si lourde à la rame,
    ...

  •  
    Double vaisseau de ligne au long des colonnades,
    Autrefois bâtiment au centuple sabord,
    Aujourd'hui lourde usine, énorme coffre-fort
    Fermé sur le secret des sourdes canonnades.

    Nos pères t'ont dansé de chaudes sérénades,
    Ils t'ont fleuri du sang de la plus belle mort,
    Quand au gaillard d'avant vers l'un et l'autre bord
    Bondissait le troupeau...

  •  
    Par les flots balancée, une barque légère
    Hier m'avait porté sur ce vaste vaisseau
    Qui fatiguait le golfe et sa vaine colère
    D'un inébranlable fardeau.
    Ses longs mâts dans les deux montaient en pyramides :
    Comme un serpent ailé, leur flamme au sein des airs
    Déroulait ses anneaux rapides,
    Et j'admirais ce noir géant des mers,
    Armé d'un...

  •  
    Pour Madame Delarue-Mardrus.

    Aujourd’hui notre terre est une nef, que guide
    L’équipage invisible et muet à la fois
    Des forces sans regards et des aveugles lois,
    Et que couvre une foule anxieuse et timide.

    Comme un troupeau bêlant, sous le tillac de fer,
    Écoute gronder l’âme énorme du navire,
    L’...

  • Que vos astres plus clairs gardent mieux du danger,
    Dioscures brillants, divins frères d'Hélène,
    Le poète latin qui veut, au ciel hellène,
    Voir les Cyclades d'or de l'azur émerger.

    Que des souffles de l'air, de tous le plus léger,
    Que le doux lapyx, redoublant son haleine,
    D'une brise embaumée enfle la voile pleine
    Et pousse le navire au rivage...

  • Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
    Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
    La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues
    S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

    Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
    Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
    Et le naufrage horrible inclina sa carène
    Aux profondeurs du Gouffre,...