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  • Je ne veulx point icy du maistre d’Alexandre
    Touchant l’art poëtiq’ les preceptes t’apprendre :
    Tu n’apprendras de moy comment joüer il fault
    Les miseres des Roys dessus un eschafault :
    Je ne t’enseigne l’art de l’humble comoedie,
    Ny du Mëonien la Muse plus hardie :
    Bref je ne montre icy d’un vers Horatien
    Les vices et vertuz du poëme ancien :
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  • La plaine un jour disait à la montagne oisive :
    « Rien ne vient sur ton front des vents toujours battu ! »
    Au poète, courbé sur sa lyre pensive,
    La foule aussi disait : « Rêveur, à quoi sers-tu ? »

    La montagne en courroux répondit à la plaine :
    « C’est moi qui fais germer les moissons sur ton sol,
    Du midi dévorant je tempère l’haleine,
    J’arrête dans...

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    I

    S’il est sous le soleil un être misérable,
    Un être au front marqué d’une angoisse incurable,
    Un douloureux esprit, un ardent désœuvré,
    Un cœur d’amour avide et de bonheur sevré,
    C’est bien ce fou sublime aux chimères troublées,
    Le fervent sectateur des Neuf Déguenillées.
    Des humaines douleurs cumulant les trésors,
    Aux maux de l’âme il...

  • Un poète, le nez au vent,
    Musait par la campagne,
    Enthousiaste, épris, rêvant
    De rimes… en Espagne.

    Heureux homme sous le ciel bleu
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    À Georges Lafenestre.

    LE POÈTE.

    Voici venir l’automne, hirondelle frileuse.
    Bientôt s’effeuilleront mes rosiers défleuris.
    Un ciel brumeux et noir s’étendra sur Paris,
    Et tu me quitteras, petite voyageuse.

    Hirondelle, où vas-tu quand tu me dis adieu ?

    L’HIRONDELLE.

    Je passe tous les ans la Méditerranée.
    J’habite, sur un...

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    Vous que l’on vit toujours chéris de la fortune,
    De succès en succès promener vos désirs,
    Un moment, vains mortels, suspendez vos plaisirs :
    Malheureux.. Ce mot seul déjà vous importune !
    On craint d’être forcé d’adoucir mes destins !
    Rassurez-vous, cruels ; environné d’alarmes,
    J’appris à dédaigner vos bienfaits incertains,
    Et je ne viens ici...

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    La coupe de mes jours s’est brisée encor pleine ;
    Ma vie hors de mon sein s’enfuit à chaque haleine ;
    ...

  • Enfin, te voilà prix de Rome,
    Ô poète ! Quatre ans durant,
    Tu devras rimer, mon bonhomme,
    Sous l’œil de Carolus Duran.

    Tu vas me dire : « Pour quoi faire ?
    Ne puis-je pas rester ici ?
    À quoi bon changer d’atmosphère ?
    On rime partout, Dieu merci ! »

    Je veux qu’on me réduise en poudre,
    Mon pauvre ami, si j’en sais rien.
    Et pourtant,...