Ces roses pour moi destinées
Par le choix de sa main,
Aux premiers feux du lendemain,
Elles étaient fanées.
Avec les heures, un à un,
Dans la vasque de cuivre,
Leur calice tinte et délivre
Une âme à leur parfum
Liée, entre tant, ô Ménesse,
Qu'à travers vos ébats,
J'écoute résonner tout bas
Le glas de ma jeunesse.
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Je t'apporte, buisson de roses funéraires,
Ces vers, à toi déjà lointaine et presque morte,
Ô douloureuse enfant qui passes dans mes rêves ;
Moi qui t'ai vue heureuse et belle, je t'apporte
Ces vers, comme un bouquet de lys sur ta beauté.
Tu sus trop tôt que l'homme est âprement mauvais,
Et le sel de la vie à ta bouche est resté.
Ton sourire autrefois... -
Les roses d'Ispahan dans leur gaîne de mousse,
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l'oranger
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce,
O blanche Leïlah ! que ton souffle léger.
Ta lèvre est de corail, et ton rire léger
Sonne mieux que l'eau vive et d'une voix plus douce,
Mieux que le vent joyeux qui berce l'oranger,
Mieux quel'oiseau... -
Ny voir flamber au point du jour les roses,
Ny liz plantez sus le bord d'un ruisseau,
Ny son de luth, ny ramage d'oyseau,
Ny dedans l'or les gemmes bien encloses,
Ny des Zephirs les gorgettes décloses,
Ny sur la mer le ronfler d'un vaisseau,
Ny bal de Nymphe au gazouillis de l'eau,
Ny voir fleurir au printemps toutes choses,
Ny camp armé de... -
Verson ces roses pres ce vin,
De ce vin verson ces roses,
Et boyvon l'un à l'autre, afin
Qu'au coeur noz tristesses encloses
Prennent en boyvant quelque fin.
La belle Rose du Printemps
Aubert, admoneste les hommes
Passer joyeusement le temps,
Et pendant que jeunes nous sommes
Esbatre la fleur de noz ans.
Tout ainsi qu'elle défleurit... -
Proscrit, regarde les roses ;
Mai joyeux, de l'aube en pleurs
Les reçoit toutes écloses ;
Proscrit, regarde les fleurs.
- Je pense
Aux roses que je semai.
Le mois de mai sans la France,
Ce n'est pas le mois de mai.
Proscrit, regarde les tombes ;
Mai, qui rit aux cieux si beaux,
Sous les baisers des colombes
Fait palpiter les... -
Une rose seule, c'est toutes les roses
et celle-ci : l'irremplaçable,
le parfait, le souple vocable
encadré par le texte des choses.
Comment jamais dire sans elle
ce que furent nos espérances,
et les tendres intermittences
dans la partance continuelle. -
J'ai des roses
Demi-closes
Du muguet et du jasmin
Jeunes filles
Si gentilles
Parfumez-vous en chemin
Et houp-là ! -
Roses, en bracelet autour du tronc de l'arbre,
Sur le mur, en rideau,
Svelte parure au bord de la vasque de marbre
D'où s'élance un jet d'eau,
Roses, je veux encor tresser quelque couronne
Avec votre beauté,
Et comme un jeune avril embellir mon automne
Au bout de mon été. -
Les roses que j'aimais s'effeuillent chaque jour ;
Toute saison n'est pas aux blondes pousses neuves ;
Le zéphyr a soufflé trop longtemps ; c'est le tour
Du cruel aquilon qui condense les fleuves.
Vous faut-il, allégresse, enfler ainsi la voix,
Et ne savez-vous point que c'est grande folie,
Quand vous venez sans cause agacer sous mes doigts
Une corde...