Les roses que j'aimais ...

Les roses que j'aimais s'effeuillent chaque jour ;
Toute saison n'est pas aux blondes pousses neuves ;
Le zéphyr a soufflé trop longtemps ; c'est le tour
Du cruel aquilon qui condense les fleuves.

Vous faut-il, allégresse, enfler ainsi la voix,
Et ne savez-vous point que c'est grande folie,
Quand vous venez sans cause agacer sous mes doigts
Une corde vouée à la mélancolie ?

Collection: 
1876

More from Poet

  • Hiver : la bise se lamente,
    La neige couvre le verger.
    Dans nos coeurs aussi, pauvre amante,
    Il va neiger, il va neiger.

    Hier : c'était les soleils jaunes.
    Hier, c'était encor l'été.
    C'était l'eau courant sous les aulnes
    Dans le val de maïs planté....

  • Je viens de mal parler de toi, rose superbe !
    Si ton éclat est vif, rose, tu sais pourtant,
    Seule dans le cristal, au milieu de la gerbe,
    Aussi bien que les yeux rendre le coeur content.

    Un jour, contre le mur d'une porte gothique
    (j'errais en ce temps-là dans les...

  • Je vous revois toujours, immobiles cyprès,
    Dans la lumière dure,
    Découpés sur l'azur, au bord des flots, auprès
    D'une blanche clôture :

    Je garde aussi les morts ; elle a votre couleur,
    Mon âme, sombre abîme.
    Mais je m'élance hors la Parque et le malheur,...

  • Roses de Damas, pourpres roses, blanches roses,
    Où sont vos parfums, vos pétales éclatants ?
    Où sont vos chansons, vos ailes couleur du temps,
    Oiseaux miraculeux, oiseaux bleus, oiseaux roses ?

    Ô neiges d'antan, vos prouesses, capitans !
    A jamais abolis les effets...

  • Les roses jaunes ceignent les troncs
    Des grands platanes, dans le jardin
    Où c'est comme un tintement soudain
    D'eau qui s'égoutte en les bassins ronds.

    Nul battement d'ailes, au matin ;
    Au soir, nul souffle couchant les fronts
    Des lis pâlis, et des liserons...