• Que veux-tu ? Je l’aimais. Lui seul savait me plaire :
    Ses traits, sa voix, ses vœux lui soumettaient mes vœux.
    Tendre comme l’amour, terrible en sa colère...
    ( Plains-moi, connais-moi toute à mes derniers aveux, )
    Je l’aimais ! j’adorais ce tourment de ma vie,
    Ses jalouses erreurs m’attendrissaient encor ;
    Il me faisait mourir, et je disais : « J’ai tort...

  • J’aimais autrefois la forme païenne ;
    Je m’étais créé, fou d’antiquité,
    Un blanc idéal de marbre sculpté
    D’hétaïre grecque ou milésienne.

    Maintenant j’adore une Italienne,
    Un type accompli de modernité,
    Qui met des gilets, fume & prend du thé,
    Et qu’on croit Anglaise ou Parisienne.

    L’amour de mon marbre a fait un pastel,
    Les yeux...

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    J’aimais autrefois la forme païenne ;
    Je m’étais créé, fou d’antiquité,
    Un blanc idéal de marbre sculpté
    D’hétaïre grecque ou milésienne.

    Maintenant j’adore une Italienne,
    Un type accompli de modernité,
    Qui met des gilets, fume et prend du thé,
    Et qu’on croit Anglaise ou Parisienne.

    L’amour de mon marbre a fait un pastel,
    Les...

  • Tant je l'aimais qu'en elle encor je vis
    Et tant la vis, que malgré moi, je l'aime
    Le sens, et l'âme y furent tant ravis,
    Que par l'Oeil fault, que le coeur la désaime.

    Est-il possible en ce degré suprême
    Que fermeté son oultrepas révoque ?

    Tant fut la flamme en nous deux réciproque
    Que mon feu luit, quand le sien clair m'appert,
    ...

  • Je l'aimais par dessein la connaissant volage,
    Pour retirer mon coeur d'un lien fort dangereux,
    Aussi que je voulais n'être plus amoureux
    En lieu que le profit n'avançât le dommage.

    Je durais quatre mois avec grand avantage,
    Goûtant tous les plaisirs d'un amant bienheureux,
    Mais en ces plus beaux jours, ô destins rigoureux,
    Le devoir me força de...

  • Ha ! coeur que j'aimais tant, et qui m'as tant aimée,
    Tu mérites mon coeur, un si riche cercueil :
    Mais pour montrer que moi digne d'un si grand deuil
    Dois mourir, çà mourons d'une mort animée !

    Je ne veux de tourments avoir l'âme pâmée,
    Ni noyer mon courage aux larmes de mon oeil
    Mais me venger de tout, et plaire à mon oeil,
    M'étant contre la...

  • Les roses que j'aimais s'effeuillent chaque jour ;
    Toute saison n'est pas aux blondes pousses neuves ;
    Le zéphyr a soufflé trop longtemps ; c'est le tour
    Du cruel aquilon qui condense les fleuves.

    Vous faut-il, allégresse, enfler ainsi la voix,
    Et ne savez-vous point que c'est grande folie,
    Quand vous venez sans cause agacer sous mes doigts
    Une corde...