Eh bien ! Mauvais plaisants, critiques obstinés,
prétendus beaux esprits, à médire acharnés,
qui, parlant sans penser, fiers avec ignorance,
mettez légèrement les rois dans la balance ;
qui d’un ton décisif, aussi hardi que faux,
assurez qu’un savant ne peut être un...

les vers et les galants écrits
ne sont pas de cette province,
et dans les lieux où tout est prince
il est très-peu de beaux esprits.
Jean Rousseau, banni de Paris,
vit émousser dans ce pays
le tranchant aigu de sa pince ;
et sa muse, qui toujours grince...

Vous flattez trop ma vanité :
cet art si séduisant vous était inutile ;
l’art des vers suffisait ; et votre aimable style
m’a lui seul assez enchanté.
Votre âge quelquefois hasarde ses prémices.
En esprit, ainsi qu’en amour,
le temps ouvre les yeux, et l’on...

...
Lorsque, pour tenir la balance,
l’anglais vide son coffre-fort ;
lorsque l’espagnol sans puissance
croit partout être le plus fort ;
quand le français vif et volage
fait au plus vite un empereur ;
quand Belle-Isle n’est pas sans peur
pour l’...

Ceux qui sont nés sous un monarque
font tous semblant de l’adorer ;
sa majesté, qui le remarque,
fait semblant de les honorer ;
et de cette fausse monnoie
que le courtisan donne au roi,
et que le prince lui renvoie,
chacun vit, ne songeant qu’à soi....

ô déesse de la santé,
fille de la sobriété,
et mère des plaisirs du sage,
qui sur le matin de notre âge
fais briller ta vive clarté,
et répands la sérénité
sur le soir d’un jour plein d’orage,
ô déesse, exauce mes voeux !
Que ton étoile favorable...

du héros de la Germanie
et du plus bel esprit des rois
je n’ai reçu, depuis trois mois,
ni beaux vers, ni prose polie ;
ma muse en est en léthargie.
Je me réveille aux fiers accents
de l’Allemagne ranimée,
aux fanfares de votre armée,
à vos...

Vous dont l’Europe entière aime ou craint la justice,
brave et doux à la fois, prudent sans artifice,
roi nécessaire au monde, où portez-vous vos pas ?
De la fièvre échappé, vous courez aux combats !
Vous volez à Fribourg ! En vain La Peyronie
vous disait : «...

Ah ! Mon prince, c’est grand dommage
que vous n’ayez point votre image,
un fils par la gloire animé,
un fils par vous accoutumé
à rogner ce grand héritage
que l’Autriche s’était formé.
Il est doux de se reconnaître
dans sa noble postérité ;
un...

J’ai donc vu ce Potsdam, et je ne vous vois pas ;
on dit qu’ainsi que moi vous prenez médecine.
Que de conformités m’attachent sur vos pas !
Le dieu de la double colline,
l’amour de tous les arts, la haine des dévots ;
raisonner quelquefois sur l’essence divine ;...