Tu marchais tout en noir, avec un voile bleu.
Tes cheveux blonds flottaient, rejetés en arrière ;
Et le soleil couchant, comme un dernier adieu,
Laissait dans tes beaux yeux palpiter sa lumière.

Tu courais sans m’attendre au milieu des taillis.
Tes pieds foulaient...

Il avait la face pâlotte,
Hors le nez, rouge au renouveau ;
D’ailleurs ami du vin nouveau,
Paresseux comme une marmotte.

Quelque rayon d’humeur falotte
Lui dansait parfois au cerveau :
Alors il pleurait comme un veau,
Entre son grand verre et Charlotte...

Non loin du pavillon que les fleurs ont caché,
Les jasmins en grimpant avec le chèvrefeuille,
Couvrent le frais berceau que nous avons cherché
Afin que notre amour s’y tienne et s’y recueille.

L’ombre du mur voisin vient tomber à nos pieds
Un rayon en tremblant...

Des Groënlands et des Norvèges
Vient-elle avec Seraphita ?

C’est un parc scandinave, aux sapins toujours verts,
Où le vent automnal courbe les fleurs d’hivers
Dans les vases de marbre anciens sur la terrasse ;...

Oh ! les longs, longs baisers sur sa bouche et ses yeux,
La chair mordue ainsi qu’un fruit délicieux,
Et le matin, le lent enroulement des tresses,
Les regards échangeant leurs dernières caresses,
Les angoisses, le soir, situ ne venais pas,
Ou les bonds de mon cœur...

Poet: Jean Lahor

La pleine mer moutonne au loin sur les brisants.
Dans les rocs qu’ont usés les flots et les jusants,
La lame écume et bout au pied de la falaise ;
Et, debout dans le vent, la jeune Granvillaise,
Un bras devant les yeux, regarde à l’horizon,
Car l’équinoxe approche...

La coupe où sans regret tu versas l’affreux vin
Reste la coupe d’or d’un échanson divin !

La nuit qui scintillait quand nous nous séparâmes
Reste l’ombre étoilée où montaient nos deux âmes !

La fleur qui mourra loin de tes profonds cheveux
Reste l’œillet béni qui...

Poet: Léon Dierx

L’Europe renaissait, et la pensée humaine
Si longtemps prisonnière allait rompre sa chaîne ;
Jours de lutte et de sang pleins d’ombre et de soleil.
Déjà la Renaissance et son éclat vermeil
Avaient illuminé la nuit sombre du cloître.
L’esprit voulait enfin s’...

Poet: Gabriel Marc

Suspendue aux rameaux plus qu’obligeants d’un frêne,
Tu t’inclines vers l’eau limpide de la Seine :
Ton visage charmant s’y reflète, et tu ris.
Très-bien. C’est un miroir qui vaut ceux de Paris.
Mais, prends bien garde, enfant ! si tout à coup le fleuve
Te volait...

Comme nous revenions du Bois, un soir de mai,
Un de ces tièdes soirs où notre âme amollie
Se laisse aller au fil de la mélancolie,
Pour s’être trop mirée aux yeux de l’être aimé,

Elle s’assit, très-triste, au fond d’une causeuse ;
Et sur le velours sombre et vert,...