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    Double vaisseau de charge aux deux rives de Seine,
    Vaisseau de pourpre et d’or, de myrrhe et de cinname,
    Vaisseau de blé, de seigle, et de justesse d’âme,
    D’humilité, d’orgueil, et de simple verveine ;

    Nos pères t'ont comblé d’une si longue peine,
    Depuis mille et mille ans que tu viens à la lame,
    Que nulle cargaison n’est si lourde à la rame,
    ...

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    Double vaisseau de ligne au long des colonnades,
    Autrefois bâtiment au centuple sabord,
    Aujourd'hui lourde usine, énorme coffre-fort
    Fermé sur le secret des sourdes canonnades.

    Nos pères t'ont dansé de chaudes sérénades,
    Ils t'ont fleuri du sang de la plus belle mort,
    Quand au gaillard d'avant vers l'un et l'autre bord
    Bondissait le troupeau...

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    Étoile de la mer, voici la lourde nef
    Où nous ramons tout nuds sous vos commandements ;
    Voici notre détresse et nos désarmements ;
    Voici le quai du Louvre, et l’écluse, et le bief.
     
    Voici notre appareil et voici notre chef.
    C’est un gars de chez nous qui siffle par moments.
    Il n’a pas son pareil pour les gouvernements.
    Il a la tête dure...

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    Quand tu dormais sous la ramée,
    Frêle oiseau, sans ailes encor,
    Invisible et de ruse armée,
    Une main sur toi s’est fermée
    Et du ciel priva ton essor.

    Et tu grandis dans l’esclavage,
    Exilé de l’air et des bois,
    Rêvant peut-être un lieu sauvage
    Plein de silence et de feuillage,
    Où libre pût monter ta voix.

    Quand tu parus dans...

  • O Paris! c’est la cent deuxième nuit du siége,
              Une des nuits du grand Hiver.
    Des murs à l’horizon l’écume de la neige
              S’enfle et roule comme une mer.

    Mâts sinistres dressés hors de ce flot livide,
              Par endroits, du creux des vallons,
    Quelques grêles clochers, tout noirs sur le ciel vide,
              S’enlèvent, rigides et...

  • Ô Paris ! C’est la cent deuxième nuit du Siège,
        Une des nuits du grand Hiver.
    Des murs à l’horizon l’écume de la neige
        S’enfle et roule comme une mer.

    Mâts sinistres dressés hors de ce flot livide,
        Par endroits, du creux des vallons,
    Quelques grêles clochers, tout...

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    BERGÈRE qui gardiez les moutons à Nanterre
    Et guettiez au printemps la première hirondelle,
    Vous seule vous savez combien elle est fidèle,
    La ville vagabonde et pourtant sédentaire.

    Vous qui la connaissez dans ses embrassements
    Et dans sa turpitude et dans ses pénitences,
    Et dans sa rectitude et dans ses inconstances,
    Et dans le feu sacré de...

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    Debout ! mânes sacrés de mes concitoyens !
    Venez ; inspirez-les, ces vers où je vous chante.
    Debout, morts immortels, héroïques soutiens
    De la liberté triomphante !

    Brûlant, désordonné, sans frein dans son essor,
    Comme un peuple en courroux qu'un même cri soulève,.
    Que cet hymne vers vous s'élève
    De votre sang qui fume encor !
    Quels sont...


  • Quid Romae faciam ?
    ( JUVENAL)

    Paris dort : avez-vous, nocturne sentinelle,
    Gravi, minuit sonnant, le pont de la Tournelle,
    C'est de là que l'on voit Paris de fange imbu ;
    Et comme un mendiant ivre près d'une cuve
    Le géant est qui ronfle et qui râle, et qui cuve
    Le...