Un morne abattement pèse sur ma pensée.
La vie hélas ! n’est point où je l’avais placée.
L’illusion est vide et vide est le bonheur.
L’amour ne suffit point à remplir notre cœur.
Cherchant partout le Dieu, trouvant partout l’idole,
Je change chaque jour d’...

I

Idéal ! Idéal ! sur tes traces divines,
Combien déjà se sont égarés et perdus !
Les meilleurs d’entre nous sont ceux que tu fascines ;
Ils se rendent...

Hôtes des jeunes cœurs, beaux enfants des Génies,
Allez jouer plus loin, allez sourire ailleurs !
Les cordes de ma voix n'ont plus pour harmonies
Que des tristesses et des pleurs.

Chers anges du matin éclos dans les rosées,
Nos lèvres d'homme, hélas! pour vous n'...

 
I

Sur les quais populeux je suis seul, et j’y foule
L’affreux limon qui naît sous les pas de la foule ;
Cherchant un peu de jour dans ce ciel infecté
Par les jaunes vapeurs que vomit la cité,
Sous la voûte fumeuse où couve la tempête,
Je marche...

 

MALGRÉ tous les soucis caché, toutes les peines
Dont s’affole son cœur misérable et lassé,
L’homme en lui voit surgir des lueurs souveraines,
Astre allumé par Dieu, sur sa douleur dressé.

L’idéal lumineux de ses grands rayons calmes
L’embrase avec douceur...

 
Ne dis pas que la vie est un jouet
Dans la main du sort insensé
Le festin de la bêtise insouciante
Le poison des doutes et de la lutte.
Non, la vie est une aspiration raisonnable
Vers où brûle la flamme éternelle
Où l’homme, le couronnement de la...

 
Les écoliers joueurs dans le calme des classes
Pour voler les rayons du soleil émergeant
Enchâssent dans leurs doigts, comme un piège d’argent,
Des débris lumineux de miroirs et de glaces.

Et ― comme d’une cage ouverte ― ont voleté
Des rayons, oiseaux d’or...

 

JE me confie au Rêve accueillant, dont les yeux
Sont si grands qu’on y voit l’azur de tous les cieux,
Dont les mains de caresse ineffable sont pures,
Dont les pieds de blancheur ignorent les souillures,
Et dont la voix, muette harmonie, entre au cœur
Comme...

 
La lune est grande, le ciel clair
Et plein d’astres, la terre est blême,
Et l’âme du monde est dans l’air.
Je rêve à l’étoile suprême,

À...

La lune est grande, le ciel clair
Et plein d'astres, la terre est blême.
Et l'àme du monde est dans l'air.
Je rêve à l'étoile suprême,

A celle qu'on n'aperçoit pas,
Mais dont la lumière voyage
Et doit venir jusqu'ici-bas
Enchanter les yeux d'un autre...