L’amour de la Patrie est le premier amour
Et le dernier amour après l’amour de Dieu,
C’est un feu qui s’allume alors que luit le jour
Où notre regard luit comme un céleste feu,

C’est le jour baptismal aux paupières divines
De l’enfant, la rumeur de l’aurore aux...

 
Dans ce siècle, aveuglé d’orgueilleuses lumières,
Qui va jusqu’à nier les vérités premières ;
Qui, saisi de vertige, en sa fiévreuse ardeur,
Court vers le précipice aidé par la vapeur ;
Dans ce siècle éclairé, cet âge utilitaire,
Où de l’...

Sorti pendant le jour dans les bosquets secrets,
Sous un ciel apaisé, murmurant & plus frais.
J’observais par endroits quelque arbre des allées,
Mêlant à de plus verts ses branches dépouillées :
« Oh ! ce n’est pas l’automne encore (& je passais) ;
Ces...

 
Vents qui secouez les brandies pendantes
Des sapins neigeux au front blanchissant ;
Qui mêlez vos voix aux notes stridentes
Du givre qui grince aux pieds, du passant ;

Nocturnes clameurs qui montez des vagues,
Quand l’onde glacée entre en ses fureurs ;...

 
Notre premier malheur est notre sûre épreuve.
A ce coup imprévu toute âme belle et neuve
Se révolte, et se plaint amèrement à Dieu
D'un mal inexplicable et mérité si peu ;
Mais tendre et résignée, et se sentant meilleure,
Sur le malheur d'autrui cette âme...

 
Des moments les heures sont nées,
Et les heures forment les jours,
Et les jours forment les années
Dont le siècle grossit son cours.

Mais toi seul, ô mon Dieu, par siècles tu mesures
Ce temps qui sous tes mains coule éternellement !...

 
Comme un verre intact, avant l’heure
Où le remplira l’échanson,
Au plus léger coup qui l’effleure
Vibre d’un sonore frisson,

Mais pour la fugitive atteinte
N’a plus de soupir cristallin,
Et ne tressaille ni ne tinte
Sans aucun heurt dès qu’il...

 
Premier amour ! Parfum de la nouvelle rose !
Sur le clavier du cœur premiers accords plaqués
Par une main de femme insaisissable et rose ;
Premiers souffles du vent sur la voile morose
Qui devine la mer dans le calme des quais.

Premières floraisons dans le...

Printemps, que me veux-tu ? pourquoi ce doux sourire,
Ces fleurs dans tes cheveux et ces boutons naissants ?
Pourquoi dans les bosquets cette voix qui soupire,
Et du soleil d’avril ces rayons caressants ?

Printemps si beau, ta vue attriste ma jeunesse ;
De biens...

 
Quand le doux Fénélon, le Cygne de Cambrai,
Sublime prosateur par Homère inspiré,
Donna son Télémaque à l’Europe ravie,
L’envieuse malice empoisonna sa vie !....
  Si, dans son zèle amer, inspiré du Démon,
Quelque homme inique, en qui revit Laubardemont ;...