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    À Jules Levallois.

    Vous souvient-il encor des Écritures saintes ?
    Avez-vous contemplé ces vierges aux grands cils
    Qui par Jean de Fiesole, au Val d’Arno, sont peintes.
    Détachant sur fond d’or leurs mystiques profils ?

    Pour faire le portrait de madame Aurélie,
    Il me faudrait l’art pur du maître florentin
    Qui de la Renaissance a charmé...

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    Souvent le malheureux sourit parmi ses pleurs,
    Et voit quelque plaisir naître au sein des douleurs.
    Sous ses hauts monts ainsi l'Allobroge recèle,
    Sous ses monts, de l'hiver la patrie éternelle,
    Et les fleurs du printemps et les biens de l'été.
    Sur leurs arides fronts le voyageur porté
    S'étonne. Auprès des rocs d'âge en âge entassée,
    En flots...

  • Si tu es homme, ne lis pas plus loin : la douleur que je porte
    est si vaste et grave que ton coeur en étoufferait.

    Si tu es Chenn, détourne-toi plus vite encore : l'horreur que je
    signale te rendrait lourd comme ma pierre.

    Si tu es femme, hardiment lis-moi pour éclater de rire, et oublie
    à jamais de t'arrêter de rire,

    Mais si tu sers comme...

  • Mes pleurs qui sur mon teint distillez si souvent,
    Pensant caver le coeur de ma fière inhumaine,
    Il vous faut mettre au rang de ces eaux d'Eurimène,
    Qui changent en rochers ceux qu'elles vont lavant.

    Vous empierrez son coeur que je vais poursuivant,
    Vainement je lui dis mon amour et ma peine,
    Elle ouit tout sans l'ouïr comme une idole vaine,
    Et...

  • Laissez couler, mes yeux, laissez couler vos pleurs,
    Donnez nouvelles eaux à leur source lassée,
    Mon coeur, ouvrez la porte aux plus vives douleurs,
    Ma sentence de mort vient d'être prononcée !

    Cette belle qui tient mon esprit attaché
    D'un lien qui me fait adorer mon servage,
    Ose dire qu'aimer est commettre un péché,
    Et qu'en la désirant j'ai...

  • Laisse couler mes pleurs tendres sur ton visage.
    Bois-les, je suis ta soeur humaine dans la vie,
    Le sang coule en ma chair pour être ta pâture
    Et l'amour de la créature
    M'a pour jamais vers toi, ô mon frère, inclinée.
    Quel intime frisson de chair nous réunit,
    Quelle nudité d'âme et de chair nous assemble,
    Ô toi seul devant qui je demeure plus nue...

  • Philis, les yeux en pleurs et le coeur en tristesse,
    Implore le secours de notre charité
    Et ne brille pas moins au fort de sa détresse
    Qu'un astre qui reluit parmi l'obscurité.

    Sa seule nudité découvre sa richesse.
    Plus on voit de son corps, plus on voit de beauté,
    Sa pompe est toute en elle et comme une déesse,
    Elle doit son éclat à sa propre clarté....

  • De même que Rousseau jadis fondait en pleurs
    À ces seuls mots : « Voilà de la pervenche en fleurs, »
    Je sais tout le plaisir qu'un souvenir peut faire.
    Un rien, l'heure qu'il est, l'état de l'atmosphère,
    Un battement de coeur, un parfum retrouvé,
    Me rendent un bonheur autrefois éprouvé.
    C'est fugitif, pourtant la minute est exquise.
    Et c'est pourquoi je suis...

  • Encore un peu ta bouche en pleurs, encore un peu
    Tes mains contre mon coeur et ta voix triste et basse ;
    Demeure ainsi longtemps, délicieuse et lasse,
    Auprès de moi, ma pauvre enfant, ce soir d'adieu.

    Les formes du jardin se fondent dans l'air bleu,
    Le vent propage en l'étouffant l'aveu qui passe ;
    L'heure semble éternelle au couple qui s'enlace,
    ...

  • Source de mes pleurs, arrêtez
    En ce lieu votre vite course,
    Pour ouïr chanter les beautés
    D'une qui est devenue Ourse,
    Que les Dieux punissant ainsi
    Ont mise en ce rocher ici.

    Je veux aussi mon mal chanter,
    Où toujours plus constant je dure,
    Voulant désormais habiter
    Auprès de cette roche dure,
    Où ma maîtresse d'autrefois,
    ...