Philis, les yeux en pleurs et le coeur en tristesse

Philis, les yeux en pleurs et le coeur en tristesse,
Implore le secours de notre charité
Et ne brille pas moins au fort de sa détresse
Qu'un astre qui reluit parmi l'obscurité.

Sa seule nudité découvre sa richesse.
Plus on voit de son corps, plus on voit de beauté,
Sa pompe est toute en elle et comme une déesse,
Elle doit son éclat à sa propre clarté.

Philis, belle Philis, ornement de notre âge,
Ou change de fortune ou change de visage,
Ta disgrâce s'oppose à tes charmes vainqueurs.

On ne peut accorder tes faits et tes paroles,
Tu demandes sans cesse et sans cesse tu voles,
Et tes moindres larcins s'étendent sur les coeurs.

Collection: 
1622

More from Poet

  • Que Parténice est belle, encor qu'elle soit noire !
    C'est le plus digne objet où s'adressent nos voeux ;
    A l'ébène éclatant qui luit en ses cheveux,
    L'or, et l'ambre ont cédé l'honneur de la victoire.

    Quelle si blanche main, ou d'albâtre ou d'ivoire ,
    De ses liens...

  • Cloris dont la présence à mes yeux est si chère
    Et dont l'éloignement est si rude à mon coeur,
    Mon sort est si cruel qu'il n'est point de rigueur
    Dont la mer contre moi n'ait montré sa colère.

    Mes yeux pour quelque temps perdirent la lumière,
    La faiblesse me prit,...

  • Quand Philis chaque jour inventait quelque outrage
    Pour troubler mes désirs et mon contentement,
    Il semblait qu'à l'envi d'un si rude tourment
    Mon amour augmentait sa fureur et sa rage.

    Maintenant que le ciel a calmé cet orage,
    Qu'elle brûle pour moi d'un vif...

  • L'étoile de Vénus si brillante et si belle,
    Annonçait à nos yeux la naissance du jour,
    Zéphire embrassait Flore, et soupirant d'amour,
    Baisait de son beau sein la fraîcheur éternelle.

    L'Aurore allait chassant les ombres devant elle,
    Et peignait d'incarnat le...

  • Le silence régnait sur la terre et sur l'onde,
    L'air devenait serein et l'Olympe vermeil,
    Et l'amoureux Zéphire affranchi du sommeil
    Ressuscitait les fleurs d'une haleine féconde.

    L'Aurore déployait l'or de sa tresse blonde,
    Et semait de rubis le chemin du Soleil...