• Ô vierges du zénith, nuées,
    Ô doux enfants de l’air, oiseaux,
    Blancheurs par l’aube saluées,
    Que contemple l’œil bleu des eaux ;

    Vous Ève nomma la première ;
    Vous pour qui le Dieu redouté
    Fit cet abîme, la Lumière,
    Et cette aile, la Liberté ;

    Vous qu’on voit, du gouffre où nous sommes,
    Dans le grand ciel mystérieux ;
    Vous qui n’...

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    Tantôt plats et stagnants comme des étangs morts,
    On les voit s'étaler en flocons immobiles
    Ou ramper dans l’azur ainsi que des remords ;
    Tantôt comme un troupeau fuyard de bêtes viles,
    Ils courent sur les bois, les ravins et les villes ;
    Et l’arbre extasié tout près de s’assoupir,
    Et les toits exhalant leur vaporeux soupir
    Qui les rejoint dans...

  • Avec ton ciel de nacre et d’ambre

    Tu rehausses les champs, les prés et les villages,
    Ô mois des beaux nuages,
    Septembre !

    La croupe des chevaux et le soc des charrues,
    Et le gars lent qui les conduit, par les labours,
    Sous la haute splendeur de la lumière accrue,
    Groupent l’accord plus clair de leurs mouvements...

  • Laisse les nuages blancs passer au soleil.
    Il n’y a ici que toi, la terre et le ciel.
    Ne pense à presque rien. Douces comme du miel,

    auprès des cressons bleus les brebis viendront boire.
    La fille chantera dans la métairie noire,
    et sur la terre tiède il tombera des poires.

    La vieille tremblera sur le rouet tremblant,
    le bélier bêlera dans le...

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    Les morts vont vite.
    BURGËR.

    I

    Du front des sources qui, sans trêve,
    Se lamentent sous les gazons,
    Vers le ciel bleu des horizons
    Ils sont remontés, comme un rêve :

    Fils des terrestres éléments,
    Nés des pleurs éternels de l’onde,
    Plus haut que ses gémissements
    Ils ont fui par delà le monde !

    Et...

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    Où vont les grands nuages,
    Cette flotte des cieux,
    Qui se met en voyage
    Pour des bords glorieux...
    Où vont les grands nuages ?

    C’est l’escadre de Dieu
    Qui sille sous l’orage,
    Et dans l’abîme bleu
    Ne fait jamais naufrage...
    C’est l’escadre de Dieu.

    Où vont ces blanches voiles
    Sur l’infini mouvant ?
    Vers l’île des...

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    I

    En vain les vitres glauques des vieilles maisons
    Sont un rempart de verre humble qui s’interpose
    Entre la vie en fièvre et la calme âme enclose,
    Elles n’ont qu’embrumé l’appel des horizons.

    Le lointain ciel sans cesse y passe et les aère
    Du prestige de ses beaux voyages tentants ;
    Et les nuages qui sont les robes du temps
    Se reposent...

  • Les vents grondaient en l'air, les plus sombres nuages
    Nous dérobaient le jour pêle-mêle entassés,
    Les abîmes d'enfer étaient au ciel poussés,
    La mer s'enflait des monts, et le monde d'orages ;

    Quand je vis qu'un oiseau délaissant nos rivages
    S'envole au beau milieu de ces flots courroucés,
    Y pose de son nid les fétus ramassés
    Et rapaise soudain...

  • Couché sur le dos, dans le vert gazon,
    Je me baigne d'ombre et de quiétude.
    Mes yeux ont enfin perdu l'habitude
    Du spectacle humain qui clôt la prison
    Du vieil horizon.

    Là-bas, sur mon front passent les nuages.
    Qu'ils sont beaux, mon âme ! et qu'ils sont légers,
    Ces lointains amis des calmes bergers !
    S'en vont-ils portant de divins messages,
    ...

  • Nuages qu'un beau jour à présent environne,
    Au-dessus de ces champs de jeune blé couverts,
    Vous qui m'apparaissez sur l'azur monotone,
    Semblables aux voiliers sur le calme des mers ;

    Vous qui devez bientôt, ayant la sombre face
    De l'orage prochain, passer sous le ciel bas,
    Mon coeur vous accompagne, ô coureurs de l'espace !
    Mon coeur qui vous...