• Madame et Pauline Roland,
    Charlotte, Théroigne, Lucile,
    Presque Jeanne d’Arc, étoilant
    Le front de la foule imbécile,
    Nom des cieux, cœur divin qu’exile
    Cette espèce de moins que rien
    France bourgeoise au dos facile,
    Louise Michel est très bien.

    Elle aime le Pauvre âpre et franc
    Ou timide, elle est la faucille
    Dans le blé mûr pour le...

  • Quand j’aperçus tes yeux pour la première fois,
    Non, je n’aperçus pas une chose charnelle ;
    Et de toi j’attendis cette paix éternelle
    Qui semble un but sacré que dans l’azur je vois.

    De la beauté d’un jour mon âme fuit les lois,
    Vers le libre zénith montant à grands coups d’aile,
    Et, pour mieux embrasser la forme universelle,
    Suit le rhythme infini...

  • Comme il fut triste et beau le destin de Moïse !
    Pour lui, Dieu fut terrible et les hommes ingrats,
    Et sans se plaindre un jour sa douleur s’est soumise ;
    Et jamais vers le ciel il n’a tendu les bras,

    Lui qui sans récompense a servi d’entremise
    Entre la foudre en haut et les crimes en bas,
    Lui, qui marcha trente ans vers la terre promise
    Sachant au...

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    Cette chanson est associée à la Commune de Paris.

    À Louis Montégut

    Louise, c'est l'impersonnelle
    Image du renoncement.
    Le «moi» n'existe plus en elle ;
    Son être est tout au dévouement.
    Pour ce cœur vaste et secourable,
    Ivre de...

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    Que ton visage est triste et ton front amaigri,
    Sublime Michel-Ange, ô vieux tailleur de pierre !
    Nulle larme jamais n’a baigné ta paupière :
    Comme Dante, on dirait que tu n’as jamais ri.

    Hélas ! D’un lait trop fort la muse t’a nourri,
    L’art fut ton seul amour et prit ta vie entière ;
    Soixante ans tu courus une triple carrière
    Sans reposer ton...

  • Quand Buonarotti dans la Sixtine entra,
    Il demeura
    Comme aux écoutes,
    Puis son œil mesura la hauteur de la voûte
    Et son pas le chemin de l’autel au portail.
    Il observa le jour versé par les...

  • Zut alors, si le soleil quitte ces bords !
    Fuis, clair déluge ! Voici l'ombre des routes.
    Dans les saules, dans la vieille cour d'honneur,
    L'orage d'abord jette ses larges gouttes.

    Ô cent agneaux, de l'idylle soldats blonds,
    Des aqueducs, des bruyères amaigries,
    Fuyez ! plaine, déserts, prairie, horizons
    Sont à la toilette rouge de l'orage !

    ...

  • Certe, il était hanté d'un tragique tourment,
    Alors qu'à la Sixtine et loin de Rome en fêtes,
    Solitaire, il peignait Sibylles et Prophètes
    Et, sur le sombre mur, le dernier jugement.

    Il écoutait en lui pleurer obstinément,
    Titan que son désir enchaîne aux plus hauts faîtes,
    La Patrie et l'Amour, la Gloire et leurs défaites ;
    Il songeait que tout...