Le Parnasse contemporain/1869/D’après Michel-Ange

Quand j’aperçus tes yeux pour la première fois,
Non, je n’aperçus pas une chose charnelle ;
Et de toi j’attendis cette paix éternelle
Qui semble un but sacré que dans l’azur je vois.

De la beauté d’un jour mon âme fuit les lois,
Vers le libre zénith montant à grands coups d’aile,
Et, pour mieux embrasser la forme universelle,
Suit le rhythme infini des couleurs & des voix.

L’espérance du cœur ne saurait être mise
En ce qui peut changer, en ce qui peut mourir.
En ce que chaque instant vient corrompre ou flétrir.

Les désirs effrénés que le sage méprise
Ne sont point de l’amour : l’amour qui fait fleurir
Nos âmes, dans les cieux lointains les divinise.

Collection: 
1971

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