L’âme écoute toute ravie
Le rossignol qui chante en vous :
Vous feriez adorer la vie,
En l’éclairant de vos yeux doux.

Votre voix a le charme étrange
Les appels d’oiseau dans les bois :
Vous rappelez cette mésange
Qu’un pauvre moine d’autrefois

...

Poet: Jean Lahor

Quand vous voyez celui qui vous aime apparaître
Si courbé devant vous, le front si triste et bas,
Quand vous sentez sa vie attachée à vos pas…
Vous vous dites sans doute, en souriant peut-être :
Pourquoi m’aime-t-il donc, moi qui ne l’aime pas ?

Oh ! ne le plaignez...

Poet: Marc Monnier

D’après de véridiques
Fabriquants de chroniques,
Marchands de statistiques
Les plus accrédités,
Il paraît, chères femmes,
Délices de nos âmes,
Clous de tous nos programmes,
Que vous longévitez.

...

Monte sur moi comme une femme
Que je baiserais en gamin
Là. C’est cela. T’es à ta main ?
Tandis que mon vit t’entre, lame

Dans du beurre, du moins ainsi
Je puis te baiser sur la bouche,
Te faire une langue farouche
Et cochonne et si douce, aussi !...

Un jour, au doux rêveur qui l’aime,
En train de montrer ses trésors,
Elle voulut lire un poème,
Le poème de son beau corps.

D’abord, superbe et triomphante,
Elle vint en grand apparat,
Traînant avec des airs d’infante
Un flot de velours nacarat :

...

 
Quand on se rencontre et qu'on s'aime,
Que peut-on échanger de mieux
Que la prière, don suprême,
Or pur qu'on reçoit même aux cieux ?

Vous me l'offrez, je le réclame :
Pensez à moi dans le saint lieu ;
Que cette obole de votre âme...

 
Amitié, doux repos de l’âme,
Crépuscule charmant des cœurs.
Pourquoi, dans les yeux d’une femme,
As-tu de plus tendres langueurs ?

Ta nature est pourtant la même ;
Dans le cœur dont elle a fait don
Ce n’est plus la femme qu’on aime,
Et l’amour a...

 
O femme ! éclair vivant dont l’éclat me renverse !
O vase de splendeur qu’un jour de Dieu transperce !
Pourquoi nos yeux ravis fondent-ils sous les tiens ?
Pourquoi mon âme en vain sous sa main comprimé
S’élance-t-elle à toi comme une aigle enflammée
Dont le...

L’aurore apparaissait ; quelle aurore ? Un abîme
D’éblouissement, vaste, insondable, sublime ;
Une ardente lueur de paix et de bonté.
C’était aux premiers temps du globe ; et la clarté
Brillait sereine au front du ciel inaccessible,
Étant tout ce que Dieu peut avoir...

Poet: Victor Hugo

Nymphe blanche et robuste,
Dont les bras et le buste
Défieraient les Titans
Et les autans ;

Délice de la lyre,
Qui dus naître et sourire,
Colosse harmonieux,
Au temps des Dieux,

Ne crains plus, forme altière,
De mourir tout entière,
...