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    Esprit mâle et sincère aux tendresses profondes,
    Crois-mois, contre un plomb vil n’échange pas ton or :
    La perle que tu veux n’habite point nos ondes,
    Leur sein n’enferme point ton idéal trésor.

    A tes ennuis sacrés la terre est insensible ;
    Les amours primitifs y sont morts à jamais.
    Jamais tu n’atteindras ton rêve inaccessible,
    Ami ! tu l’...

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    LE CHEVALIER, UN ERMITE.

    L’ERMITE.
    Par tous les noirs esprits cette route est hantée ;
    Évite, ô chevalier, la forêt enchantée,
    Fuis les sentiers couverts, fuis l’ombre de ces monts
    Où, sous des traits charmants, rôdent d’affreux démons.
    Va livrer tes combats dans ces heureuses plaines
    Où la palme fleurit aux mains des...

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    Après vos sœurs et votre mère,
    Enfant au cœur tendre et soumis,
    Que la nature vous soit chère :
    Les champs sont vos meilleurs amis.

    L’air des champs donne avec largesse
    Comme un autre lait maternel ;
    Il fait croître en âge, en sagesse,
    L’enfant placé là par le ciel.

    C’est la voix du monde champêtre,
    L’aspect des prés verts, du lac...

  • Par les chemins bordés de pueils
    Rôde en maraude
    Le donneur de mauvais conseils.

    La vieille carriole en bois vert-pomme
    Qui l’emmena, on ne sait d’où,
    Une folle la garde avec son homme,
    Aux carrefours des chemins mous.
    Le cheval paît l’herbe d’automne,
    Près d’une mare monotone,
    Dont l’eau malade réverbère
    Le soir...

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    J'ai suivi les conseils d'une triste sagesse.
    Je suis donc sage enfin ; je n'ai plus de maîtresse.
    Sois satisfait, mon cœur. Sur un si noble appui
    Tu vas dormir en paix dans ton sublime ennui.
    Quel dégoût vient saisir mon ame consternée,
    Seule dans elle-même, hélas ! emprisonnée ?
    Viens, ô ma lyre ! ô toi mes dernières amours;
    (Innocentes du...

  • Ville au bout de la route et route prolongeant la ville : ne
    choisis donc pas l'une ou l'autre, mais l'une et l'autre bien
    alternées.

    Montagne encerclant ton regard le rabat et le contient que la
    plaine ronde libère. Aime à sauter roches et marches ; mais
    caresse les dalles où le pied pose bien à plat.

    Repose-toi du son dans le silence, et, du...

  • Aie une âme hautaine et sonore et subtile,
    Tais-toi, mure ton seuil, car la lutte déprave ;
    Forge en sceptre l'or lourd et roux de tes entraves,
    Ferme ton coeur à la rumeur soûle des villes ;

    Entends parmi le son des flûtes puériles
    Se rapprocher le pas profond des choses graves ;
    Hors la cité des rois repus, tueurs d'esclaves,
    Sache une île...

  • Par les chemins bordés de pueils
    Rôde en maraude
    Le donneur de mauvais conseils.

    La vieille carriole aux tons groseille
    Qui l'emmena, on ne sait d'où,
    Une folle la garde et la surveille,
    Au carrefour des chemins mous.
    Le cheval paît l'herbe d'automne,
    Près d'une mare monotone,
    Dont l'eau livide réverbère
    Le ciel de pluie et de misère...

  • Oui, si j'étais femme, aimable et jolie,
    Je voudrais, Julie,
    Faire comme vous ;
    Sans peur ni pitié, sans choix ni mystère,
    A toute la terre
    Faire les yeux doux.

    Je voudrais n'avoir de soucis au monde
    Que ma taille ronde,
    Mes chiffons chéris,
    Et de pied en cap être la poupée
    La mieux équipée
    De Rome à Paris.

    Je...