C’était aux jours déjà lointains où l’Iroquois
Harcelait les colons, où les coureurs des bois,
Nés sur le sol normand et le granit kymrique,
Promenaient aux déserts vierges de l’Amérique
La force et la valeur des preux du monde ancien.

Parmi ces ...

 
Malgré le vent d’hiver hurlant sur les toitures,
Maigre les tourbillons qui dérobent les cieux,
Les citadins, couverts de leurs chaudes fourrures,
Courent de toutes parts, follement anxieux ;
Et des squares, des quais, des trottoirs, des voitures,
Monte...

 
À M. le lieutenant-colonel A. Audet

L’autre jour, j’errais seul au milieu d’une plaine
Que le soleil de mai noyait de ses rayons…
Après avoir longé quelque temps des sillons,
Je m’assis sous l’ombrage ondoyant d’un grand chêne.

Une charrue...

 
La nuit d’hiver descend sur le grand bois mouvant.
Du ciel blafard la neige à flots tombe, et le vent
Siffle et hurle à travers les troncs couverts de glace
Des arbres dépouillés qui tordent dans l’espace
Leurs longs bras forcenés comme de noirs démons.
L’...

 
La cité le contemple avec orgueil et joie ;
Il ouvre aux travailleurs une nouvelle voie,
Une plus vaste arène, un plus large horizon.
Il eût émerveillé Rhodes, Ephèse et Rome…
Et les lourds chariots et les bêtes de somme
Auront pour ce géant le poids de l’...

 
À M. Philippe Pelletier.

Derrière le coteau le soleil a sombré,
Marquant l’horizon bleu d’un long sillage rose,
Et le vieux laboureur, revenu de son pré,
S’est assis, seul, devant sa porte, et s’y repose.

Il s’y repose, en paix, tourné vers...

 
La pénombre envahit lentement l’azur clair
Du grand lac qui s’endort dans la forêt profonde.
Pas un souffle de vent ne frissonne dans l’air,
Pas une aile d’oiseau ne palpite sur l’onde.

Les pâles nénuphars, enlacés sur les eaux,
Semblent vouloir mourir,...

 
Au poète Henri Allorge.

À travers les fourrés de la forêt déserte
Le clair soleil vernal glissant un chaud rayon,
Depuis une heure, y teint d’or et de vermillon
Un frais ruisseau d’argent ― frangé de mousse verte ―
Qui fredonne et bénit sans...

 
Il neige incessamment, il neige jour et nuit.
Le mont est blanc, le val est blanc, la plaine est blanche.
Tout s’efface, tout sombre et tout s’évanouit
Sous les flots de l’immense et muette avalanche.

Il neige jour et nuit, il neige incessamment ;
Le lourd...

 
Issu des immortels pionniers d’autrefois,
Robuste et courageux comme l’étaient ses pères,
Qui bravaient l’Iroquois jusque dans ses repaires,
Un jeune bûcheron s’enfonce sous les bois.

Loin des toits orgueilleux et des pompeux pavois,
Loin des bruits...