Oui, je pleure en ce jour, comme au milieu des chaînes
Les enfants d'Israël, sur les bords odieux
Où les tenaient captifs leurs vainqueurs orgueilleux,
Pleuraient pour adoucir leurs peines.

Comme la leur, ma lyre, aux arbres de ces bords,
Muette aux chants...

 
Alors que de Colomb la barque courageuse,
Déployant sur les flots son aile aventureuse,
Allait braver l'abîme et l'onde et le trépas ;
Redoutant pour sa nef la tourmente et l'orage,
Des amis alarmés déploraient son courage ;
Mais lui.... ne les écouta pas...

 

Au voyageur las de la route,
Saignant aux ronces du chemin,
Rends l’espérance, ôte le doute ;
A ses tristesses tends la main.

Ne t’en vas pas. Sa vie est sombre ;
Une lumière est dans tes yeux :
Il sentira blanchir son ombre
Sous ton sourire...

 
Pourquoi donc as-tu fui dans le pays des âmes ?
Pourquoi mourir, toi qu'on aimait ?
Elise MOREAU

Le zéphyre amoureux en vain cherche la rose
Qu'il caressait hier de son souffle embaumé,
Et demain ce ruisseau vers les bords qu'il arrose...

 
L’Océan à mes pieds déroulant l’étendue,
Dans l’ambiant azur la lune suspendue
Répandant sur les flots sa tremblante clarté,
Contre les rochers noirs la houle bondissante,
Dans l’infini de l’air une ombre blanchissante
       Flottant sous un ciel argenté...

 
Comme l'oiseau qui craint l'hiver et les orages,
Pour de plus doux climats déserte nos rivages
Quand il voit s'envoler la saison des beaux jours ;
Suivant dans tes avis l'avis de la sagesse,
Dans ce monde incertain ma docile jeunesse
A voulu prendre un autre...

 
I

Le Salaze a vu les orages
Cent fois, d’un vol impétueux
S’abattre du sein des nuages
Sur son sommet majestueux.
Vaine fureur ! rage inutile!
Le Piton géant de mon île
Opposait sa face immobile
Aux coups des autans furieux ;
...

 
Souvent triste et rêveur, sur un roc solitaire
Je m’assieds en portant mes regards sur la terre,
Et des pleurs tombent de mes yeux.

C’est qu’alors la douleur et présente et passée,
De son voile de deuil ombrageant ma pensée,
Courbe mon front silencieux....

 

Poète ! ta ferveur fait grande ta mémoire.
Absorbé tout entier dans ton culte béni,
Tu préféras la Muse à tout, même à la gloire,
Maître ! qui dans ton art égalas Cellini.

Amours, honneurs, trésors, tout ce que l’homme envie,
Moins qu’un beau vers...

 
I.

Mes vers les plus aimés à toi je les adresse,
A toi, dont l'amitié captiva ma tendresse ;
De l'absence parfois pour charmer les douleurs
Tes yeux les reliront en se voilant de pleurs ;
Car ces vers, où pour moi le passé se reflète,
S'ils ne sont...