I

Malheur à l'enfant de la terre,
Qui, dans ce monde injuste et vain,
Porte en son âme solitaire
Un rayon de l'esprit divin !
Malheur à lui ! l'impure envie
S'acharne sur sa noble vie,
Semblable au Vautour éternel,
Et, de son...

Poet: Victor Hugo

 
Le souffle inspirateur qui fait de l'âme humaine
            Un instrument mélodieux
Dédaigne des palais la pompe souveraine :
Que sont la pourpre et l'or à qui descend à peine
            Des palais rayonnants des cieux ?

Il s'abat au...

Mais quel Astre, étalant son écharpe d’albâtre,
Blanchit des vastes Cieux le pavillon bleuâtre ?
Laissez-moi contempler, du front de ces coteaux,
Ce disque réfléchi qui tremble sur les eaux...

De ses flancs ondulés quand j’ai vu la blancheur,
Quand j’ai vu ses deux bras relevés sur sa tête,
Comme au sommet vermeil d’une amphore de Crète
Les deux anses du bord qui s’élèvent en chœur,

O mort des anciens jours, j’ai compris ta douceur,
Le charme évanoui de...

Il est, dans les instans que Dieu lui fit, un âge
Où l’homme de génie au cœur sent un orage.
C’est l’âge où règne en lui ce tumulte confus
D’inutiles efforts et de vœux superflus ;
Où...

 
Avez-vous vu la lune solitaire
À l’horizon se former lentement ?
Ce n’est d’abord qu’une vapeur légère,
Qu’un blanc nuage indécis et flottant.
Bientôt, la nuit épaississant ses voiles,
L’orbe céleste a pris plus de rondeur ;
Il s’illumine, il s’entoure...

(A M. de Bonald)

Ainsi, quand parmi les tempêtes,
Au sommet brûlant du Sina,
Jadis le plus grand des prophètes
Gravait les tables de Juda;
Pendant cet entretien sublime,
Un nuage couvrait la cime
Du mont inaccessible aux yeux,
Et, tremblant aux coups...

Il est dit qu'une fois, sur les arides plaines
Qui s'étendent là-bas dans les vieilles forêts,
L'esprit des noirs brouillards qui couvrent ces domaines
Dormit à l'ombre d'un cyprès.

Mais il n'était pas seul : l'air pensif, en cadence,
Pressés autour de lui, des...

Sonnet

Comme un pur stalactite, oeuvre de la nature,
Le génie incompris apparaît à nos yeux.
Il est là, dans l'endroit où l'ont placé les Cieux,
Et d'eux seuls, il reçoit sa vie et sa structure.

Jamais la main de l'homme assez audacieuse
Ne le pourra...

Poet: Jules Verne