Les Cieux inexorables
Me sont si rigoureux,
Que les plus miserables
Se comparans à moy se trouueroient heureux.
Ie ne fais à toute heure
Que souhaitter la mort,
Dont la longue demeure
Prolonge...
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Qui la voudra souhaite que je meure ; Puis, s'il connaît son grand deuil apaisé, La serve bien ; mais il est mal aisé, Mort son ami, qu'elle, vive, demeure.
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Si l'on me dédaigne, je laisse La cruelle avec son dédain, Sans que j'attende au lendemain De faire nouvelle maîtresse ; C'est erreur de se consumer À se faire par force aimer.
Le plus souvent ces tant discrètes Qui vont nos amours méprisant ...
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Dessus les bords d'une fontaine D'humide mousse revêtus, Dont l'onde à maints replis tortus S'allait égarant dans la plaine, Un berger se mirant en l'eau Chantait ces vers au chalumeau : Cessez un jour, cessez, la belle, Avant ma mort d'être cruelle....
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Le printemps n'a point tant de fleurs, L'autonne tant de raisins meurs, L'esté tant de chaleurs halées, L'hyver tant de froides gelées, Ny la mer a tant de poissons, Ny la Beauce tant de moissons, Ny la Bretaigne tant d'arenes, Ny l'Auvergne tant de fonteines,...
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Un doux trait de vos yeux, ô ma fiere deesse ! Beaux yeux, mon seul confort, Peut me remettre en vie et m'oster la tristesse Qui me tient à la mort. Tournez ces clairs soleils, et par leur vive flame Retardez mon trespas : Un regard me suffit : le voulez-vous,...
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C'est trop pleuré, c'est trop suivi tristesse, Je veux en joie ébattre ma jeunesse, Laquelle encor comme un printemps verdoie : Faut-il toujours qu'à l'étude on me voie ? C'est trop pleuré.
Mais que me sert d'entendre par science Le cours des cieux, des...
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O combien est heureux Celui qui se contente Des biens si plantureux Que nature présente ! Autres biens que ceux-ci Sont meslés de souci.
J'ai toute suffisance Que la vie requiert: Qui abonde en chevance Pour autrui en acquiert. ...
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La jeune fille est semblable à la rose, Au beau jardin, sur l'épine naïve, Tandis que sûre et seulette repose, Sans que troupeau ni berger y arrive. L'air doux l'échauffe et l'aurore l'arrose ; La terre, l'eau par sa faveur l'avive. Mais jeunes gens et dames...
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Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs. L'autre hier, trouvai Sylvette, Son petit troupeau gardant : Quand je la trouvai seulette, S'amour allai demandant. Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs.
"A...
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