Chanson (2)

O combien est heureux
Celui qui se contente
Des biens si plantureux
Que nature présente !
Autres biens que ceux-ci
Sont meslés de souci.

J'ai toute suffisance
Que la vie requiert:
Qui abonde en chevance
Pour autrui en acquiert.
Trésors En vain sont amassés.

Qui se fonde en l'honneur,
A Fortune se joue,
Qui, du haut de bonheur,
Jette au bas de sa roue ;
La foudre va toujours
Frapper les hautes tours.

O combien est heureux
Celui qui se contente
Des biens si plantureux
Que nature présente !
Autres biens que ceux-ci
Sont meslés de souci.

Collection: 
1538

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Adieu, ville, vous command ;
Il n'est plaisir que des champs.
L'autre hier, trouvai Sylvette,
Son petit troupeau gardant :
Quand je la trouvai seulette,
S'amour allai demandant.
Adieu, ville, vous command ;
Il n'est plaisir que des champs.

"A quoi...

La jeune fille est semblable à la rose,
Au beau jardin, sur l'épine naïve,
Tandis que sûre et seulette repose,
Sans que troupeau ni berger y arrive.
L'air doux l'échauffe et l'aurore l'arrose ;
La terre, l'eau par sa faveur l'avive.
Mais jeunes gens et dames...

O combien est heureux
Celui qui se contente
Des biens si plantureux
Que nature présente !
Autres biens que ceux-ci
Sont meslés de souci.

J'ai toute suffisance
Que la vie requiert:
Qui abonde en chevance
Pour autrui en acquiert.
Trésors...

L'âge d'or précieux
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Et lors ses trois fils, pervers,
Avançant leur héritage,
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Jupiter eut par hasard
Le ciel...