Calamistré de pins, embroussaillé de lierre,
Tandis qu’un horizon d’ébène et de soleil
Regarde encor, on voit un mont surgir, pareil
À quelque idole énorme et nocturne de pierre.

Les flammes du couchant éclaboussent son front
D’un feu prodigieux de bronze et d’...

Droite, sur le pignon, une cigogne, l’une
Patte levée et l’autre en tige de roseaux,
Et le bec large ouvert, ainsi que des ciseaux
De pâle argent, pour découper le clair de lune,

Pour découper le pâle argent du clair de lune
Et ses moires et ses velours, ou bien...

Voici très longuement, très lentement, les râles
D’hiver et les grands soirs dressés en bûchers d’or
Rouge sur des fleuves et les mers novembrales
Pleines de pleurs, pleines d’affres, pleines de mort.

Les chiens du désespoir, les chiens du vent d’automne
Mordent de...

L’IVRESSE

Étaient placés, face à face, dans ce caveau,
Au long des murs, sur double rang, trente tonneaux.

Jadis, un vieux marin qui sculptait des navires,
Les avait blasonnés aux armes de l’Empire.

Ils...

L’herbe y est bleue et la haie azurée
De papillons de verre et de bulles de fruits ;
Des paons courent, au long des buis,
Un lion clair barre l’entrée.

Chaque montée est un espoir
En escalier, vers une attente ;
Par les midis chauffés, la...

LA JOIE

Dans la cité hagarde,
Où la réclame aboie,
Le chœur des bateleurs
S’installe et crie au ciel « Regarde
Nous soulevons, à bras tendus, la joie ! »

Et leur baraque ostentatoire et colossale
S’...

La terre immensément s’efface au fond des brumes
Et lentement aussi les frênes lumineux
D’automne et lentement et longuement les nœuds
Des ruisselets dans l’herbe et leurs bulles d’écumes ;

Lointainement encor des sons pauvres et las.
Voix par des voix lasses au...

Les chats d’ébène et d’or ont traversé le soir.

« Au dessus de la vie et des formes, dans l’air
Non remué jamais de la pensée abstraite,
Point immatériel, inaccessible et clair,
Élée avait, jusques au faîte,
Hissé le songe et l’unité d’un Dieu.
La matière ?...

 
Un paysage noir, ligné d’architectures,
Qui découpent et captivent l’éternité,
En leurs parallèles et fatales structures,
Impose à mes yeux clos son immobilité.

Dédales de Justice et tours de Sapience,
Toute l’humanité qui s’est dardée en lois
Se...

Le menuisier du vieux savoir
Fait des cercles et des carrés,
Tenacement, pour démontrer
Comment l’âme doit concevoir
Les lois indubitables et fécondes
Qui sont la règle et la clarté du monde

À son enseigne, au coin du bourg, là-bas,
...