Ô sombre hiver ! Nuit de l’année,
Viens ! Ne garde plus enchaînée
La tempête désordonnée.

Accours des quatre points des cieux ;
Laisse l’ouragan furieux
Briser les chênes soucieux.

Âpre bise, ouragan sonore,
Accourez tous, je vous implore...

 
À Arsène Houssaye.

Décembre est revenu dans la pluie et la bise
L’eau du ciel a troublé le miroir des étangs ;
Les peupliers frileux s’y regardent longtemps,
Ne reconnaissant plus leur image indécise.

Plus de feuilles aux bois ; pas un oiseau dans l...

 
À Albéric Second.

Dimanche : le soleil, dont les pâles rayons
Nous font renaître encor lorsque nous les voyons,
Luit dans le brouillard froid et gris ; les cheminées
Se dressent sur les toits, noires, chaperonnées
De tôle ; sur la place,...

 
Sur sa tige la fleur se penche,
L’herbe jaunit dans le sillon,
La feuille tombe de la branche,
Le soleil baisse à l’horizon ;

Les bois ont perdu leur mystère,
Les flots du lac leur bleu miroir,
Et le sourire de la terre
A disparu dans le ciel...

Les bois ont dépouillé leur costume. L’été
A dû livrer au vent sa riche broderie,
Et les merles moqueurs, qui sifflaient la féérie,
Ne savent où cacher leur vol vif et heurté.

Voici venir l’hiver, ceint avec majesté
De son brouillard ainsi qu’une draperie.
Il...

 
Au coucher du soleil, toute la forêt semble
Dans le recueillement : touffes de chênes roux,
Petits genévriers, maigres buissons de houx,
N’ont pas dans la lumière une feuille qui tremble.

On n’entend qu’un oiseau, travailleur attardé,
Dans le canton...

Phébus à la perruque rousse
De qui les lames de vermeil,
Ô faunes ivres dans la mousse,
Provoquaient votre lourd sommeil.

Le bretteur aux fières tournures
Dont le brocart était d’ors fins,
Et qui par ses égratignures
Saignait la pourpre des raisins....

Hélas ! hier encor sur mon front, sur ma lèvre,
Sont venus se poser la joie & le plaisir,
J’ai ri comme une folle… aujourd’hui j’ai la fièvre,
Car ma porte est fermée & j’en ai le loisir.

Ô pauvre humanité ! J’ai pitié de moi-même
Quand mon masque s’en va...

 
A sad tale’s best for winter ;
I have one of spirits and goblins.
Shakspere, Winter’s tale. Act.II, scène I.

I

Dans nos longs soirs d’hiver, où, chez le bon Armand,
Dans notre farniente adorable et charmant
         On oubliait...

— « Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombre,
Tu te plains, ô captif solitaire du seuil,
Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueil
Hélas ! du manque seul des lourds bouquets s’encombre.
  
Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,
Une veille t’...