De quels charmes tu m’environnes !
Que je sens près de toi d’amoureuses fureurs !
Comme ils sont parfumés les baisers que tu donnes !
En les cueillant, je crois cueillir des fleurs,
Telles que les vergers d’Hymette
En fournissent dès le matin
À ces...

 
Aimons nous, ame de ma vie,
Aimons, dans l’âge des amours ;
De la vieillesse et de l’envie
Que nous importent les discours ?
On voit mourir et renaître les jours :
Mais dès que la lumière, hélas ! Nous est ravie,
Songes-y bien, c’est pour toujours....

 
Thaïs, quel folâtre caprice
Contre moi semble t’exciter ?
Eh, quoi ! Tu ris de ta malice,
Et te plais à la répéter ?
Tu comptes donc pour rien cruelle,
Ces traits pénétrans, enflammés,
Que l’enfant aîlé, ton modèle,
Dans mon coeur a tous enfermés...

 
Le croiras-tu ? Ces conquérans altiers,
Tant célébrés par les cygnes du Tibre,
Eux qui naissoient à l’ombre des lauriers,
En respirant l’orgueil d’un peuple libre ;
Ces fiers romains, ces sauvages guerriers,
Ces demi-dieux, sous qui trembloit la terre,...

 
Crois moi, jeune Thaïs, la mort n’est point à craindre ;
Sa faulx se brisera sur l’autel des amours.
Vas ; nous brûlons d’un feu qu’elle ne peut éteindre.
Est-ce mourir, dis moi, que de s’aimer toujours ;
Nos ames survivront au terme de nos jours ;
Pour s’...

 
Descends, viens m’inspirer, savante Polymnie,
Viens m’ouvrir les trésors de l’auguste harmonie.
Tu m’exauces : déjà tous les chantres des bois,
Te saluant en choeur, accompagnent ma voix.
L’onde de ces ruisseaux plus doucement murmure :
Zéphir plus mollement...

 
Souvent l’amour se venge d’un volage,
Je ne le fus qu’un seul jour, et sa nuit ;
C’est encor trop : ... églé m’avoit séduit :
Elle étoit belle, et dans la fleur de l’âge.
D’entre ses bras échappé vers minuit,
Dans un moment où l’ombre de ses voiles
...

 
Un jour la belle Dionée,
Dans un de ces bosquets qui couronnent Paphos,
Fit enlever le fils d’Enée,
Tandis que le sommeil lui versoit des pavots :
Elle-même sema de fraîches violettes
Le gazon embaumé qui lui servoit de lit :
Près d’Ascagne étendue en...

 
Peintre de la raison, toi, qui sur le Parnasse,
Es l’oracle du goût, et le rival d’Horace ;
Dans l’art brillant des vers ta voix sut nous former.
Ma main trace aujourd’hui l’art de les déclamer.
Vous, qui voulez enfin sortir de vos ténebres,
Et ceindre le...

Don céleste, volupté pure,
De l'univers moteur secret,
Doux aiguillon de la nature,
Et son plus invincible attrait,
Éclair, qui, brûlant ce qu'il touche,
Par l'heureux signal de la bouche,
Avertit tous les autres sens ;
Viens jouer autour de ma lyre ;
Qu'...