Plains-moi, car je n’eus rien à donner à l’Amour,
Ni fleurs de mon Été, ni fruits de mon Automne,
Et la terre où naquit mon destin sans couronne
N’a pas porté pour moi la rose ou l’épi lourd.
Les Fileuses qui font nos heures et nos jours
N’ont pas tissé non plus, pour que je la lui donne,
La tunique fertile où, naïve Pomone,
La vierge de ses seins sent mûrir le contour.
Je n’ai pu même offrir à ta divinité
La colombe de ma chétive nudité,
Car ma chair sans duvet n’eût pas tiédi ta main.
Amour ! tends-la au moins à l’obole fragile
Et prends cette médaille où, profil enfantin,
Mon visage anxieux sourit à fleur d’argile.